L’inflation pénalise le bio selon NielsenIQ

Face à l’inflation record en 2022, la baisse de pouvoir d’achat des Français risque d’impacter plus fortement les ventes de produits bio que leurs homologues conventionnels en grande distribution. Et ce, même si la hausse des prix est moins marquée sur les produits labellisés AB.

L’inflation atteint des niveaux records depuis le début de l’année. Selon NielsenIQ, les hausses de prix observées en grande distribution dépassent désormais les 6 % sur un an pour les 12 catégories les plus impactées (bio et conventionnel compris), comme les viandes (+16 %), les pâtes alimentaires (+ 15 %), les essuie-tout (+ 10 %), les légumes secs (+ 9 %) ou encore les huiles (+8 %). Dans ce contexte difficile, huit français sur 10 surveillent leurs dépenses.

Baisse de la consommation parmi les foyers les plus modestes

Dans le détail toutefois, la hausse des prix se contient davantage sur les produits bio que sur leurs homologues conventionnels. « L’inflation est moins forte sur le bio sur 77 % des catégories alimentaires », affirme NielsenIQ. A titre d’exemple, les prix n’ont augmenté « que » de 6,5 % sur les pâtes alimentaires, de 5,8 % sur les légumes secs ou encore de 5 % sur la viande.

Une bonne nouvelle pour la compétitivité des produits bio ? Pas si sûr. D’après le panéliste, la question du prix a un impact différent selon le profil de la clientèle. « Si les produits bio sont globalement moins impactés par l’inflation que les références conventionnelles, ils restent en moyenne 30 % plus chers. Les consommateurs les plus modestes et familiaux risquent ainsi de continuer à délaisser ces produits mieux-disants face à leur baisse de pouvoir d’achat », explique Pauline Peyron, consultante chez NielsenIQ.

Des prévisions stables pour 2022

La situation serait moins tendue pour les plus gros consommateurs de produits bio. Lesquels sont plus aisés, et de fait, moins impactés par l’inflation. « Les plus gros consommateurs de bio devraient continuer à accorder une part non négligeable au bio dans leurs achats de produits alimentaires », poursuit Pauline Peyron. Pour preuve, les achats de bio en région parisienne n’ont baissé que de – 0,6 % sur un an.

Sur le premier trimestre 2022, produits conventionnels et bio nagent ainsi à contre-courant. Alors que les ventes de produits conventionnels demeurent stables, celles des produits bio reculent de – 6 % en grande distribution. Une tendance accentuée par la rationalisation de l'offre, qui portait la croissance du label AB en grande distribution ces dernières années. Malgré cela, NielsenIQ s’attend tout de même à une stabilisation du marché bio en GMS, à 5,965 milliards d’euros en 2022, versus 5,991 milliards d’euros en 2021, soit une légère baisse de 0,4 %.