Tous fondus de tofus

En bonne santé depuis plusieurs années déjà, le marché des bases culinaires végétales a particulièrement profité de la crise sanitaire et du retour des Français aux fourneaux. Les principaux opérateurs espèrent profiter de ce bel élan pour recruter davantage de consommateurs.

Tofus nature, cuisinés mais aussi tempeh, seitan… ces produits ne connaissent pas la crise en magasins bio. « Les bases culinaires ont progressé plus vite l’an passé que les autres segments des protéines végétales », affirme Pascal Maignan, directeur commercial de Nutrition et Santé. Pour expliquer ces belles performances, le propriétaire de la marque Soy pointe « un regain d’intérêt sur le fait maison qui a été accéléré par l’effet confinement ».

Cet engouement ne date pourtant pas d’hier. En croissance constante depuis plusieurs années, le marché connaît une forte poussée depuis 2018 selon Taifun, spécialiste du tofu en magasin bio. « Il y a une prise de conscience des jeunes générations sur l’importance d’une alimentation saine et équilibrée en tant que base d’une bonne santé », analyse Julia Sibille, responsable export pour la marque allemande.

Une consommation qui se démocratise

« Le tofu n’est plus uniquement l’apanage des végétariens, sa cible s’est diversifiée avec la montée du flexitarisme ». Ses confrères chez Tossolia acquiescent. « Les dernières recommandations du PNNS (Plan national nutrition santé, ndlr ) pour végétaliser notre alimentation impactent les ventes des produits tels que les tofus », confirme Oliane Kelfoun, responsable R&D. Et l’entreprise des Alpes de Haute-Provence (04) d’ajouter, étude à l’appui : « Le tofu a une très bonne image pour 73 % des consommateurs du réseau spécialisé ».

Des ventes dynamiques, une perception qualitative, une clientèle élargie… les tofus et consorts semblent promis à un bel avenir. Reste encore à éduquer les consommateurs sur leurs usages en cuisine. « Hormis dans la communauté végétarienne, il y a en France un gros déficit de connaissances sur la pratique de ces produits », reconnaît Kevin Garreau, responsable communication de Sojami. C'est pourquoi les principaux opérateurs multiplient les initiatives pédagogiques pour démocratiser l’utilisation des bases culinaires végétales.

Un travail nécessaire d’éducation

Sojami glisse par exemple des dépliants contenant des idées recettes à l’intérieur de ses packs. Cette année, en espérant que les conditions sanitaires le permettent, Taifun va quant à lui reprendre son programme d’animation en magasin en partenariat avec la force de vente de la société nantaise Ecolive (44). Idem pour Soy qui promet « des animations en points de vente et dans les médias », ainsi qu’un temps fort pour 2021.

L’innovation, avec la diversification de l’offre en terme d’aromatisation et de texture et le développement de produits prêts-à-consommer, constitue un autre levier de développement. En témoignent les derniers lancements, les Suprêmes de Tofus cuisinés de Tossolia, le tempeh d’okara de Sojami ou encore le tempeh de pois chiches de Soy. Il y a en a pour tous les goûts.