Poiscaille lance ses lignes
La plateforme spécialisé dans la vente directe de produits de la mer frais et durables essaime à travers la France, dans les magasins bio notamment. Ce service leur permet de proposer une offre sans supporter les efforts et les risques qui y sont associés et de faire entrer en magasin de nouveaux clients.
« Ce qui m’a plu ce sont les pratiques de pêche durables mises en avant et la juste rémunération des pêcheurs ». Yann Delille est propriétaire d’un magasin Biomonde à Saint-Etienne (40). Depuis mai 2020, il propose à ses clients de retirer leurs colis de poissons commandés sur le site en ligne de la société Poiscaille.
Lancé en 2014, cette plateforme de mise en relation des pêcheurs avec les consommateurs prévoit de boucler l’année 2021 avec un CA de 8 millions d’euros contre 3,4 millions d’euros en 2020. Poiscaille travaille avec 130 pêcheurs au total et compte environ 13 000 abonnés. La plateforme distribue ses casiers dans 850 points relais en France dont 700 magasins bio. Parmi eux, une centaine de Biocoop, une quarantaine de points de vente La Vie Claire. Poiscaille est aussi implantée dans de nombreux magasins spécialisés dans le vrac.
Des poissons qui cochent toutes les cases
« Notre modèle s’inspire des Amap, explique Charles Guirriec, fondateur de Poiscaille. On achète le poisson et on le revend aux consommateurs sans autre intermédiaire. On est dans la définition officiel des circuits courts ». La plateforme revendique des produits à la fois frais, durables et éthiques.
Poiscaille privilégie les techniques artisanales et non invasives pour le milieu (ligne, casier, filet droit, filet trémail, pêche à pied ou en plongée). Exit donc la pêche au chalut ou à la drague. « La rémunération des pêcheurs partenaires de la plateforme est par ailleurs 20 % plus élevée en moyenne que celle des autres professionnels », assure Charles Guirriec.
Le prix du casier est d’environ 20 €. Dans son magasin, Yann Delille tourne à 15 casiers par semaine. « Les clients passent leur commande le mardi soir sur le site de Poiscaille, et je suis livré par Chronofresh le jeudi matin », explique l’entrepreneur. Les colis sont conservés dans un frigo dédié en attendant d’être retirés.
Objectif : 50 000 abonnés à fin 2022
Un outil de recrutement ? A condition d’avoir la fibre commerçante, répond Yann Delille : « Les clients qui entrent une première fois en magasin pour retirer leur commande n’achèteront pas d’emblée d’autres produits, explique-t-il. C’est à l’occasion des retraits suivants qu’on va discuter et qu’ils vont progressivement s’intéresser à l’offre dans le magasin ».
A partir de l’année prochaine, l’offre de la plateforme s’étoffera de poissons fumés à Saint-Jean-de-Luz (64) et sur l’île de Groix (56). Poiscaille prévoit également de lancer des conserves de thon germon de ligne, pêché le long des côtes du Pays Basque. Poiscaille vise 50 000 abonnés à la fin de l’année 2022 pour une flotte de 500 à 800 bateaux. Autant dire que les magasins qui souhaiteraient devenir partenaires sont les bienvenus.