Hygiène-beauté & bien-être
PliM fait tomber les masques
Spécialisée dans la confection de produits d’hygiène intime, la société installée à Melle (79) s’est lancée dès le début de la crise du covid-19 dans la fabrication de masques. Un choix citoyen que Capucine Mercier, fondatrice de la marque, assume haut et fort. Circuits Bio l’a interrogée.
Circuits Bio – Quand avez-vous décidé de lancer la confection de masques ?
Capucine Mercier – On a commencé à s’intéresser à la question des masques dès la fin du mois de février. Mi-mars, on a envoyé nos premiers prototypes à la Direction générale de l’armement (DGA) qui est chargée d’évaluer leur efficacité en matière de filtration et de respirabilité. Nos masques sont fabriqués avec la plupart des tissus utilisés pour nos produits d’hygiène. Le coton est bio, certifié GOTS [Global Organic Textile Standard, ndlr].
CB – Où en êtes-vous de la fabrication des produits Plim ?
CM – La production des serviettes hygiéniques et des culottes menstruelles s’est complètement arrêtée durant la crise. On a vécu sur notre stock. Nos couturières se sont concentrées à 100 % sur les masques. La société a reçu plus de 3 millions de demandes au mois de mars. C’est monstrueux. Au 6 mai, on avait livré environ 150 000 masques en priorisant les acteurs qui nous semblent essentiels au maintien de l’activité du pays à savoir les gendarmes, les pompiers, les personnels de magasins alimentaires et quelques collectivités.
CB – Comment avez-vous adapté votre outil de production ?
CM – On a développé notre activité avec d’autres ateliers et des couturières indépendantes pour la confection des masques. L’objectif étant de relancer la fabrication de nos propres produits le plus rapidement possible. C'est chose faite depuis la fin du mois de mai. On souhaite également mettre en place un nouvel atelier avec de nouvelles machines à très brève échéance. La production de masques est une nécessité qui va s’installer dans la durée. On n’a pas fini d’en entendre parler.
CB – Les acteurs du textile sont-ils tous mobilisés ?
CM – Non, loin de là. Nombre d’ateliers de confection ne se donnent pas les moyens de produire des masques et continuent leurs activités habituelles qui leur procurent des marges plus confortables. C’est complètement anormal que tous les acteurs ne jouent pas le jeu. Chez PliM, nous avons pris un risque élevé en nous lançant dans la fabrication de masques au détriment de notre production habituelle. Il est regrettable que cet engagement et cette prise de risque ne soient pas partagés.