Pêche durable : Relais Vert monte au créneau
Le grossiste de Carpentras prend la parole afin de sensibiliser les acteurs du circuit spécialisé à la nécessité de proposer en magasin des produits de la mer plus durables. Relais Vert appelle notamment les fournisseurs et les distributeurs à devenir plus vigilants sur les zones et les techniques de pêche à privilégier.
A l’occasion du Sommet international sur les océans qui se déroule à Brest (29) du 9 au 11 février, le Groupe Relais Vert appelle les acteurs du circuit spécialisé à plus de vigilance afin de privilégier en magasin des produits de la mer dont la pêche n’est pas de nature à appauvrir les ressources.
« Nous prélevons davantage de poissons dans l’océan que celui-ci ne peut nous en offrir, pointe le grossiste dans un communiqué. Les réserves ne cessent de diminuer. A terme, c’est plusieurs espèces qui sont menacées d’extinction. L’urgence est là ». Pour Jérémie Ginart, directeur de Relais Vert, les spécialistes de la bio doivent devenir moteurs par leurs actions d’un changement radical.
Trois leviers pour une offre plus durable
Une prise de parole qui témoigne en creux, selon lui, d’un laisser-aller de la part d’acteurs qu’on attend pourtant précurseurs sur le sujet. « Le réseau spécialisé traverse une crise de crédibilité, estime l’entrepreneur. Pour moi la seule façon de redevenir cohérent c’est de prendre des décisions fortes même si elles semblent de prime abord contre-intuitives. Le circuit bio s’est bâti sur ces prises de position en rupture, il doit continuer à le faire ».
Le Groupe Relais Vert identifie trois leviers pour améliorer la durabilité de l’offre en magasin. Le premier est celui de la diversification. « Il n’y a pas que le thon ou le saumon. Il est essentiel que l’assortiment en magasin soit riche d’une grande variété d’espèces pour offrir aux consommateurs une large possibilité de choix ». Jérémie Ginart appelle ainsi les distributeurs à élargir leur offre tout en limitant la profondeur de chacune des gammes. Le grossiste a déjà invité ses fournisseurs à œuvrer en ce sens en promettant de les suivre sur l’ensemble des variétés qui seront proposées.
Les zones de pêches scrutées à la loupe
Relais Vert rappelle aussi l’importance de s’assurer de la provenance des poissons, de la durabilité des techniques de pêche utilisées ainsi que du respect de la saisonnalité. Ce conseil, le grossiste l’applique à lui-même. Ses équipes viennent ainsi de passer au travers de sa gamme à marque propre Natur’Amie en s’appuyant sur le guide mis au point par le WWF qui permet d’identifier les espèces à privilégier en fonction de l’endroit où elles sont prélevées (www.consoguidepoisson.fr). « On est clean sur nos produits frais et on vient de commencer à travailler sur notre gamme surgelée ».
Troisième et dernier levier : l’arrêt dès cette année des promotions quantitatives sur les poissons et produits de la mer. « Les opérations du type deux boîtes de thon achetées pour une offerte ne seront désormais plus proposées au catalogue de Relais Vert », indique Jérémie Ginart.
Saumon fumé : les promotions en question
Les opérations visant à pousser les mises en avant de différentes espèces sous une même marque continueront en revanche à être mises en place par le grossiste afin de promouvoir la diversification des achats. Toujours au chapitre des promotions, le fils du fondateur de Relais Vert propose enfin de diminuer le nombre d’opérations en novembre et en décembre sur le saumon fumé afin de limiter la pression sur cette espèce – l’une des meilleures ventes au rayon produits de la mer en magasin bio –, au profit du haddock par exemple. Un parti pris risqué mais un vrai signe de différenciation.