Hygiène-Beauté & Bien-être

« Pachamamaï engagera dès que possible des négociations avec les centrales ».

18 novembre 2020 - Erwan Lefur

La société spécialisée dans la fabrication artisanale de cosmétiques solides a entrepris de certifier la moitié de son offre sous label Cosmos. Une trentaine de produits sont concernés. Circuits Bio a interrogé Ludvina Sanchez, fondatrice de Pachamamaï.

Circuits Bio – Quelles sont les spécificités de votre marque ?

Ludvina Sanchez – Les cosmétiques solides qui sortent de notre atelier sont formulés avec le souci permanent d’un impact a minima sur l’environnement autant au niveau du sourcing des matières premières que des process de fabrication. C’est pourquoi notamment nous privilégions la saponification à froid qui est très peu coûteuse en énergie. Avec le temps nos équipes ont par ailleurs développé une véritable expertise quant à l’efficacité et la qualité des ingrédients incorporés dans nos formules. Nous sommes également très attentifs à l’incidence de l’activité de nos fournisseurs sur la biodiversité. 

CB – Où sont distribués les cosmétiques Pachamamaï ?

LS – Jusqu’à présent près de la moitié de notre chiffre d’affaires est réalisé dans des magasins spécialisés dans le vrac. Nos ventes sur ce circuit ont toutefois diminué depuis le début de la crise sanitaire au profit de notre site internet que nous avons totalement remis à plat depuis quelques mois. Ce canal de distribution représente aujourd’hui 30 % de notre chiffre. Nos produits sont aussi distribués dans une cinquantaine de magasins bio (Biocoop, Bio c’ Bon, Biomonde, Mademoiselle Bio) qui représentent environ un quart de notre activité. 

CB – Vous avez entrepris de certifier une partie de votre offre sous label Cosmos. Pourquoi ?

LS – Notre clientèle historique se compose de consommateurs très engagés sur les questions de naturalité ou encore de zéro déchet. Notre volonté est aujourd’hui de nous ouvrir à un public qu’on sait sensible à l’impact environnemental des produits mais qui n’a pas forcément le temps d’aller chercher de l’information sur les marques et leurs engagements. Ces consommateurs ont besoin de la réassurance qu’apporte le label bio. Sur les 45 références de notre gamme près d’une trentaine sont en cours de certification. Cette démarche devrait aboutir au premier trimestre de l’année prochaine. 

CB – Votre intention est-elle d’investir plus massivement les magasins bio ?

LS – Absolument. Nous souhaitons participer au développement de la cosmétique solide chez les spécialistes de la bio. On attend de la certification de nos produits qu’elle nous ouvre plus largement les portes de ce circuit. Notre intention est d’entamer des négociations avec les centrales dès que la situation le permettra. On envisage d’aller à la rencontre de plusieurs enseignes comme Biocoop, Biomonde ou encore Naturalia. Pachamamaï a récemment recruté un directeur commercial qui sera chargé de chapeauter cette mission.

CB – Comment envisagez-vous les prochains développements de votre société ? 

LS – Notre objectif est double. Je souhaite dans un premier temps fiabiliser notre unité de production en modernisant un certain nombre de nos outils et en adoptant des appareils mieux adaptés à la spécificité de nos besoins. Ces améliorations devraient aboutir dans le courant de l’année prochaine. Elles devront aussi permettre de réduire la pénibilité pour nos équipes. C’est mon second objectif. Pachamamaï souhaite conserver une production artisanale tout en soulageant les conditions de travail de ses collaborateurs. Ces investissements représenteront un montant de 150 000 à 200 000 euros.