Votre nouvelle usine a été inaugurée le 18 octobre. Pourquoi avoir entrepris un tel projet ?
Kilian O’Neill et Geoffroy Blondel de Joigny Depuis notre création, nous travaillons avec les deux seules usines de couches qui existent en France. Notre croissance est telle que nous étions en train de tomber en dépendance économique avec ces deux acteurs. Les volumes que nous réalisons aujourd’hui justifient la mise en place de notre propre outil de production. De plus, nous avons une envie réelle de participer à la réindustrialisation du territoire. Il faut être passionné pour mener un tel projet. Car produire en France, cela demande des efforts conséquents, nous margeons peu sur nos marques par exemple.
Qu’est-ce que cette usine va vous permettre de réaliser que vous ne pouviez pas faire avant ?
KON & GBJ Nous sommes obligés d’avoir la main sur notre outil de production si l’on souhaite innover ou tester de nouvelles matières pour trouver la couche la plus saine, accessible et écologique possible. Les dirigeants des usines partenaires pouvaient parfois avoir une vision stratégique qui nous bloquait dans notre envie d’innover. Il y avait également des options technologiques et environnementales qui ne nous correspondaient pas. Par exemple, le fait de pouvoir utiliser des microbilles absorbantes qui sont biodégradables mais seulement après un traitement chimique. Côté matières premières, nous préférons privilégier le local. D’ailleurs, nous n’excluons pas de développer une filière française de fibre de bois. Aucune usine en France ne fournit cette matière qui permet de fabriquer notre cellulose, matière principale de nos couches. Il serait cohérent de monter une telle filière. D’autant plus qu’avec notre croissance actuelle de 23 % sur les couches, nous avons déjà pour projet d’installer d’autres lignes de production d’ici deux à trois ans.
Pour quelles raisons avoir choisi les Hauts-de-France ?
KON et GBJ Nous avons fait des calculs et il s’avère que les Hauts-de-France se trouvent au « barycentre environnemental » de notre activité. C’est très important pour nous d’être attentif à nos flux logistiques et à notre empreinte environnementale industrielle. D’un point de vue sociétal, nous avions à cœur de développer l’emploi dans cette région qui possédait une usine « championne » des couches il y a 40 ans avec la marque Peaudouce. Nous souhaitons à notre tour devenir un champion de l’industrie mais aussi de l’écologie made in France.