Epicerie & Liquides
Maison Chancerelle lance son propre label de pêche responsable
La conserverie bretonne annonce le déploiement de sa démarche Pêche Responsable sur ses deux marques, Connétable en grande distribution et Phare d’Eckmühl en magasins bio. Certifié par l’organisme indépendant Bureau Veritas, ce nouveau label se veut plus exigeant que la garantie MSC.
Pour Maison Chancerelle, la question de la pêche durable est un sujet complexe qui va bien au-delà de la seule gestion des ressources marines. Faute d’être pleinement satisfaite des certifications existantes, et notamment du label MSC (Marine Stewardship Council), la conserverie bretonne, leader des sardines entières en France, déploie cette année sa propre démarche.
Baptisée Pêche Responsable, elle répond à un cahier des charges exigeant issu de la politique d’achats mise en place par l’entreprise dès 2015. Elle est certifié de manière indépendante par Bureau Veritas. « Plus qu’un enjeu commercial, cette démarche est l’opportunité de structurer les engagements que nous prenons depuis plus de 20 ans », annonce Alain Mauviel, à la tête de l’entreprise familiale depuis un an.
Un système autour de quatre piliers fondamentaux
Mise en œuvre sur l’ensemble de ses achats de poissons et déployée depuis le début de l’année sur ses deux marques phares, Connétable en grande distribution et Phare d’Eckmühl en magasins bio, la démarche Pêche Responsable s’articule autour quatre piliers fondamentaux : la qualité des produits, la gestion des ressources marines, les exigences sociales ainsi que la transparence. « Notre objectif est d’être supérieur aux standards du marché sur ces quatre enjeux », avance Jean-François Feuillet, directeur qualité de Maison Chancerelle.
L’entreprise basée à Douarnenez (29) a ainsi abandonné la pêche à la ligne sur le thon albacore. Une pratique promue par les ONG dont Greenpeace, mais qui pose, entres autres, des problématiques d’ordre organoleptiques et sanitaires. « La pêche à la ligne est réalisée par de petits artisans, sans système de réfrigération dans les bateaux, ce qui entraine une dégradation rapide de la qualité avec une perte de fraîcheur et le développement de l’histamine, une molécule responsable d’intoxications alimentaires », déplore le responsable.
Une certification proposée à l’ensemble de la profession
Sur les sardines du Golfe de Gascogne, le logo Pêche Responsable pourra « se substituer pour partie à celui de MSC », qui avait été suspendu début 2019. L’entreprise, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 157 millions d’euros en 2019 pour 147 millions de boîtes vendues, ne sort pas pour autant de la garantie MSC qu’elle considère comme « le seul écolabel reconnu pour les produits de la mer. Cette démarche n’est toutefois pas suffisante », regrette Jean-François Feuillet.
Maison Chancerelle espère ainsi voir d’autres producteurs adhérer au label Pêche Responsable. « Nous n’en sommes pas propriétaires. C’est dans l’intérêt de la profession de permettre à d’autres acteurs du marché de pouvoir l’utiliser », conclut Jean Mauviel.