Kaoka investit dans le cacao « zéro déforestation »

19 octobre 2021 - Léa Lesurf

Le spécialiste français du chocolat bio et équitable vient de signer un partenariat public-privé d’un montant de 8,97 millions d’euros pour assurer la durabilité des filières cacao au Pérou, en Colombie et en Equateur. Un plan ambitieux pour lutter contre la destruction des forêts primaires.

Près de neuf millions d’euros. C’est le montant du nouveau partenariat international porté par Kaoka et officiellement lancé le 12 octobre dernier à Paris, en présence de Bérangère Abba, secrétaire d'état au ministère de la transition écologique, chargée de la biodiversité.

De gauche à droite, Stéphanie Bouziges-Eschmann, secrétaire générale du FFEM, Guy Deberdt, directeur général de Kaoka et Bérangère Abba, secrétaire d'état chargée de la Biodiversité.

Co-financé avec le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) et une poignée de partenaires locaux et internationaux dont Alliance Biodiversity CIAT (Centre international d’agriculture tropicale), World Agroforestry (ICRAF) ainsi que l’ONG Conservation International, ce plan ambitieux a pour objectif d’instaurer des méthodes de cultures durables et économiquement viables au sein des coopératives de producteurs au Pérou, en Colombie et en Equateur.

Urgence sociale et environnementale

Le constat est alarmant et les enjeux immenses, selon Kaoka. Depuis les années 1990, la destruction de la forêt primaire, poussée par l’expansion des surfaces à usage agricole, a amené de nombreuses problématiques environnementales et économiques en Amérique Latine (perte de biodiversité, réchauffement climatique, appauvrissement des sols, baisse de la productivité et des revenus des agriculteurs, etc.). « Présents sur le terrain depuis près de 30 ans, nous sommes témoins et conscients de l'urgente nécessité d'accompagner les producteurs dans la rénovation de leurs plantations, la restauration des forêts, de la biodiversité et des sols, pour lutter contre la déforestation » a réaffirmé Guy Deberdt, le directeur général de la société basée à Carpentras (84).

Les promoteurs de ce projet, d’une durée de quatre ans, entendent atteindre quatre objectifs : développer des techniques d’agroforesterie, rétablir la connectivité écologique pour permettre à la faune de circuler entre les zones d’habitats, assurer la conservation des paysages mais aussi renforcer les infrastructures et les compétences des producteurs. Autant d’actions que porte Kaoka depuis sa création et qui seront accélérées grâce à ce partenariat. En près de 30 ans, l’entreprise affiche à son compteur 242 hectares d’agroforesterie mis en place, 1500 hectares de plantations rénovées, plus de 324 000 arbres replantés, le tout en partenariat avec 4 824 producteurs.

Soutien du gouvernement français

Soutenu par le gouvernement français, ce projet s’inscrit pleinement dans la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI), dont l’objectif est de mettre fin à l’importation de produits forestiers ou agricoles contribuant à la déforestation. En parallèle du projet porté par Kaoka, était ainsi lancée le 5 octobre dernier « L’initiative pour un cacao durable », une charte d’engagements co-signée par les pouvoirs publics, le syndicat du chocolat, un collectif d’ONG, les représentants des distributeurs ainsi que des chercheurs du CIRAD. Objectif : développer une filière cacao plus responsable face aux enjeux de déforestation, de pauvreté et de travail des enfants. Pour Bérangère Abba, ce nouveau partenariat mis en place par Kaoka et le FFEM fait office d’exemple à suivre.