« Ingrédients simples » : une nouvelle allégation pour lutter contre l’ultra-transformation

Développée par l’agence Goûm, l'allégation « Ingrédients simples » distingue les produits dont la fabrication est proche du fait-maison. Mise à disposition des fabricants et des marques gratuitement via un calculateur en ligne, elle est d’ores et déjà adoptée par Biocoop, Biofuture, Nudj, Diguzh et l’Atelier V.

Une marmite entrebâillée avec une cuillère et l’inscription « Ingrédients simples ». Voici le logo de la toute nouvelle allégation du même nom lancée début juin par l’agence de communication et d’expertise scientifique Goûm. Son objectif ? Distinguer les recettes qui limitent drastiquement les ingrédients ultra-transformés et offrir une meilleure visibilité aux aliments issus d’une fabrication proche du fait-maison.

 

Un cahier des charges gratuit et accessible à tous

A l’origine de ce nouvel outil, Kelly Frank est la fondatrice de l’agence Goûm. « Aujourd’hui, les consommateurs n’ont aucun accès à une information claire sur l’ultra-transformation », explique l'ingénieure en science des aliments qui bénéficie d'une longue expérience professionnelle sur le sujet. Construit à partir de la littérature scientifique des classifications Nova et Siga, deux systèmes d'évaluation de l'ultra-transformation des aliments, le cahier des charges de l'allégation "Ingrédients simples" a été publié en open source. « L’enjeu pour tous est de faire reculer l’ultra-transformation. Et pour que les professionnels puissent s’en emparer, l’information doit être gratuite et accessible à tous », affirme-t-elle.

Un calculateur a donc été déployé en ligne par Scan Up, expert de la data sur les produits alimentaires et partenaire digital de l’agence. Il permet aux fabricants comme aux consommateurs de vérifier en un coup d’œil l’éligibilité des recettes à l’allégation « Ingrédients simples ». Son cahier des charges bannit ainsi plus de 500 ingrédients ou familles d’ingrédients ultra-transformés. C’est le cas par exemple du sirop de glucose, des nitrites, du xanthane et bien entendu d’un grand nombre d’additifs.

En parallèle, 42 ingrédients ultra-transformés demeurent tolérés, à l’instar du sucre blanc, du vinaigre d’alcool ou encore de l’acide ascorbique, des matières premières purifiées et toujours très répandues dans l’industrie agro-alimentaire pour leur intérêt technologique et leur moindre coût. « Cette tolérance permet aux industriels de prendre conscience du niveau de transformation des ingrédients qu’ils utilisent et leur laisse le temps de trouver des alternatives », détaille l’entrepreneuse, qui souhaite également que sa démarche reste compréhensible par les consommateurs qui utilisent eux-mêmes ces ingrédients à la maison. Dans certains cas où la dénomination de l’ingrédient ne permet pas de trancher (exemple avec les extraits de vanille, de malt ou le sirop d’agave), un audit approfondi avec l’agence Goûm est nécessaire pour vérifier la conformité des produits au référentiel.

Déploiement à venir sur le site de Biocoop

Grâce à la base de données de Scan Up, l’agence a déjà identifié plus de 40 000 produits conformes au cahier des charges sur 300 000 recettes testées. L’allégation et son logo sont utilisables gratuitement par les professionnels pour toute communication en digital, à condition de s’enregistrer et de signer un contrat de licence. « Nous avons déposé la marque afin de pouvoir protéger les consommateurs et de se prémunir contre l’usurpation », poursuit Kelly Frank. La version payante donne quant à elle la possibilité aux marques d’afficher le logo on-pack et par ailleurs de bénéficier d’un accompagnement scientifique dans la conception des recettes et en communication.

Pionnier dans la lutte contre l’ultra-transformation, le distributeur Biocoop soutient le projet depuis ses débuts aux côtés de quatre autres entreprises engagées : Biofuture, L’Atelier V, Nudj et Diguzh. Le numéro un de la bio entend communiquer progressivement ce label sur son offre cette année. L’Atelier V affichera quant à lui le logo on-pack dès le mois de juillet.

 

Retrouvez notre dossier consacré à la qualité et à l’information nutritionnelle dans notre Grand Angle du numéro d’avril-mai de Circuits Bio.