Cinq revendications pour soutenir la bio

Les fournisseurs du circuit spécialisé, réunis à l’initiative de la Maison de la Bio dans le cadre de son assemblée générale annuelle, se sont prononcés sur cinq revendications phare à porter auprès des pouvoirs publics afin de dynamiser le secteur de la bio.

Investir dans la recherche, communiquer de façon soutenue auprès des citoyens, contraindre la restauration collective à respecter le ratio de 20 % de produits AB dans ses menus, mieux informer sur la nature des labels et nommer un délégué interministériel à la bio rapportant au Premier ministre… telles sont les cinq revendications que les acteurs du réseau spécialisé ont retenues à l’occasion des premières rencontres des entreprises du circuit, organisées par la Maison de la Bio, le 19 juin à Paris. Et que l’instance est désormais appelée à porter auprès des décideurs politiques.

Une trentaine de propositions mises au vote

L’événement a réuni une cinquantaine de participants, des fabricants pour la plupart, dont bon nombre représentés par leurs dirigeants (Ecotone, Ekibio, Quinoak, Quintessens, Florame, Nature & Stratégie, etc.) mais aussi des distributeurs en la personne de Pierrick de Ronne, président de Biocoop, Allon Zeitoun, directeur général de Naturalia ou encore Raphaël Faucheux, ancien président de la coopérative Biomonde.

En amont de cette journée, La Maison de la Bio avait concocté plus d’une trentaine de propositions. Les acteurs, répartis en plusieurs ateliers, ont été invités à discuter chacune d’entre elles puis à sélectionner les plus pertinentes à leur sens. Les cinq propositions retenues sont celles ayant obtenu le plus grand nombre de votes à l’issue de ce processus participatif.

A propos de communication grand public, Laure Verdeau, directrice de l’Agence Bio qui est intervenue peu avant que les participants procèdent à leur choix, a rappelé l’intérêt que présenterait un effort supplémentaire de financement de son institution. « Le Cniel est doté d’un budget de communication de 30 millions d’euros et nous a seriné pendant des années que les produits laitiers étaient nos amis pour la vie. Résultat, on mange sept fois plus de yaourts que la moyenne européenne », rapporte-t-elle.

Des moyens plus substantiels pour l’Agence Bio

Idem pour Interbev, pointe Laure Verdeau, qui dispose d’un budget dédié à la communication équivalent que l’interprofession de la viande ne se prive pas d’utiliser. Le résultat est là encore une fois puisque les Français consommeraient trois fois plus de produits carnés que la quantité recommandée par le Programme national Nutrition Santé (PNNS), selon la patronne de l’Agence Bio. Et de conclure son allocution par cet appel : « Il faut informer les citoyens. Il est essentiel qu’on parvienne à communiquer massivement à des heures de grande écoute de façon pérenne et répétée ».

Sa proposition d’inclure dans les programmes scolaires des modules d’apprentissage liés à l’agriculture bio, une mesure tout aussi essentielle selon elle afin de « construire aujourd’hui la demande de demain », également évoquée dans les propositions de La Maison de la Bio, n’a en revanche pas été retenue par les acteurs du réseau. Ces derniers lui ont préféré un soutien financier à la recherche sur « les impacts écologiques et socio-économiques de la labellisation AB et du commerce équitable ».

Améliorer la transparence sur les différents labels

Autre revendication ayant recueilli le consensus parmi les entrepreneurs spécialisés : le renforcement de la transparence sur les labels avec la mise en place d’une « entité indépendante garante de l’intérêt général et d’une juste information des consommateurs ». Une démarche qui permettrait d’apporter une véritable expertise sur les enjeux en matière de durabilité de chacun de ces signes de qualité.

Quant au déploiement de produits estampillés AB en restauration collective, la Maison de la Bio propose de monter la barre à 50 % dès 2025 et à 100 % en 2030. Ces cinq revendications devraient être officiellement communiquées dans les prochains jours. Elles seront transmises aux pouvoirs publics dans la foulée.