600 millions de baguettes sont jetées chaque année en France, dont 200 millions par les boulangeries. Ce sont autant de ressources valorisables pour élaborer des biscuits. Parmi l’éventail d’initiatives pour lutter contre le gaspillage alimentaire, la jeune biscuiterie nantaise Handi-Gaspi sort du lot grâce à une double dimension, sociale et anti-gaspi. « Avec nos biscuits bio Kignon confectionnés à partir d’invendus de pains, nous facilitons aussi l’insertion des personnes en situation de handicap », affirme Katia Tardy, co-fondatrice.
Créée en 2021, l’entreprise est le fruit de la rencontre de trois ingénieures agroalimentaires dans une association dédiée à l’emploi des personnes handicapées. Leur constat de départ : « Depuis le Covid, les Esat sont de moins en moins sollicités », relate-t-elle. D’où l’idée d’un atelier intégrant une trentaine de travailleurs handicapés, tous formés au métier de biscuitier, et implanté dès mars 2022 à Savenay (44).
Un sourcing exclusivement régional
Pour limiter les kilomètres parcourus, Handi-Gaspi s’approvisionne auprès des boulangers bio de la région nantaise. Le pain est broyé pour créer une chapelure, qui permet de remplacer une partie de la farine. Les autres ingrédients sont locaux ou équitables. Une recette qui confère de la croustillance aux biscuits. La gamme compte cinq recettes. Et trouve un public croissant. La diffusion vient d’atteindre 600 points de vente. « Nous allons valoriser 30 tonnes de pains invendus bio par an, soit l’équivalent de 120 000 baguettes », escompte la co-dirigeante.