Biodis s’engage pour la Bio du Mont-Saint-Michel

Le grossiste breton a lancé en janvier dernier une nouvelle marque signée Bio de la Baie du Mont Saint-Michel. Son objectif : valoriser et développer les légumes labellisés AB de ce territoire singulier.

Pascal Sauvage (en photo) et Alexandre Frain possèdent à eux deux 120 ha de cultures en bio ou en conversion et produisent une dizaine de légumes différents : carottes, pommes de terre, navets, choux blanc et rouge, choux frisés, betteraves et oignons jaunes.

C’est une histoire de rencontres. Fin 2018, Antoine Frain, le responsable fruits et légumes de Biodis, échange avec Alexandre Frain, jeune maraîcher installé en bio depuis quatre ans à Roz-sur-Couesnon (35) avec qui il partage le même patronyme. Cette rencontre en appelle une autre avec Pascal Sauvage, agriculteur en conversion vers l’agriculture biologique sur la commune du Mont-Saint-Michel (50). « Ce sont les deux seuls producteurs bio de la baie du Mont-Saint-Michel. La zone est aujourd’hui principalement tournée vers l’agriculture conventionnelle », relate Antoine Frain.

Une signature gustative unique

Pour Biodis, c’est le déclic. « Nous avons eu le souhait de fédérer ces deux producteurs autour d’une marque afin de les aider à valoriser les légumes de ce terroir d’exception », assure Myriam Jourdan, présidente de l’entreprise de Noyal-Chatillon-sur-Seiche (35). La patronne du grossiste breton pèse ses mots lorsqu’elle évoque le territoire du célèbre mont. Outre son image de carte postale, la zone est constituée de « polders », ces terres conquises à la mer depuis le 19ème siècle grâce à un système de digues et de canaux.

« Ce sont des sols limoneux chargés d’alluvions marines, très fertiles et drainés naturellement. Ils ne nécessitent pas d’irrigation, ce qui s’inscrit parfaitement dans les pratiques biologiques », précise Antoine Frain. Les légumes se distinguent par ailleurs par leur signature gustative unique. « Les carottes, les navets et les betteraves sont reconnus pour leurs saveurs plus sucrées », affirme Antoine Frain.

Un cahier des charges strict

Le lancement, retardé d’un an pour cause de crise sanitaire, a débuté mi-janvier. Pour l’occasion, Biodis a décoré les caisses en bois aux couleurs de la marque Bio du Mont Saint Michel. Quelques goodies, sacs kraft, couteaux et tabliers, sont prévus pour les opérations commerciales, en complément des plaquettes, distribuées pour expliquer la démarche. « Nous souhaitons proposer une offre véritablement différenciante, avec un cahier des charges supérieur à celui de l’AB et un positionnement milieu de gamme », poursuit Antoine Frain.

Les exigences supplémentaires portent sur les variétés de légumes, la diversité et la rotation des cultures ainsi que sur le maintien de la biodiversité et du microbiote des sols, particulièrement abîmé par des décennies d’agriculture conventionnelle. « Le désherbage vapeur est interdit afin de préserver les micro-organismes des couches supérieures », souligne Antoine Frain. Pour ce natif de la baie, qui a accompagné les deux agriculteurs dans cette démarche, l’idée est « à plus long terme, d’encourager d’autres maraîchers à la conversion ». Et ainsi, de préserver ce territoire singulier.