Affichage environnemental : l’Itab entre dans la course
L’Institut de l’alimentation et de l’agriculture biologiques (Itab) s’est porté volontaire pour participer à l’expérimentation lancée par le gouvernement sur l’affichage environnemental. Soutenu par 12 acteurs dont Greenpeace et le Synabio, l’Itab demande de repousser la date de remise des dossiers pour ne pas précipiter les travaux.
L’Institut de l’alimentation et de l’agriculture biologiques (Itab) est l’un des derniers porteurs de projet à avoir déposé son dossier mi-mars pour participer à l’expérimentation sur l’affichage environnemental des produits agricoles et alimentaires. Cette expérimentation a été lancée par le gouvernement en application de l’article 15 de la loi Agec (anti gaspillage pour une économie circulaire). L’Itab est soutenu dans sa démarche par un collectif de douze acteurs tels que Greenpeace, Générations Futures, Forébio, France Nature Environnement, UFC Que Choisir mais aussi le Synabio.
Une méthode de calcul remise en cause
C’est ce même collectif qui en décembre dernier avait dénoncé dans une note d’alerte réalisée par l’Itab, les méthodes de calcul retenues par les pouvoirs publics pour cette expérimentation. Lesquelles reposent sur les analyses du cycle de vie des produits (ACV) issues de la base de données Agribalyse mise au point par l’Ademe et l’Inrae. « La méthode ACV présente de nombreuses lacunes et limites : elle ne prend pas en compte, ou très mal, certains impacts environnementaux essentiels », rappelle le collectif dans un communiqué, publié le 7 avril.
La proposition de l’Itab vise à améliorer ou suppléer les données de l’ACV en tenant mieux compte de certains critères comme « la biodiversité, l’impact des pesticides sur la santé humaine et les écosystèmes, l’impact carbone et notamment le stockage de celui-ci dans les sols ainsi que l’impact en matière de bien-être animal ou encore de l’usage des antibiotiques », explique l’institut.
Un calendrier trop serré selon le collectif
Au final, 20 structures ont répondu à l’appel à candidature du gouvernement, lancé en août 2020 et clôturé le 15 mars 2021. Parmi eux, on compte des acteurs aussi variés qu’Intermarché, Carrefour, La Fourche, Interbev, Open Food Facts, Yuka, Crystalchain, Experoil ou le réseau Invitation à la Ferme. Les résultats des projets doivent être rendus fin juin. Une évaluation est envisagée à l’automne afin d’aboutir fin 2021 à un étiquetage environnemental.
L’Itab et ses partenaires estiment néanmoins que ce calendrier est trop serré. « La moitié des 20 structures qui participent ont déposé leur dossier il y a moins de trois semaines et en pratique, il n’y aura eu que 9 mois, et non 18 mois comme prévu dans la loi, entre le lancement de l’appel à projets et la fin de l’expérimentation », souligne le collectif qui demande à l’Etat de maintenir les 18 mois initialement prévus.