Scarabée Biocoop veut croire à la reprise

Six mois après son placement en redressement judiciaire, l’enseigne rennaise ne fait pas mystère des turbulences qu’elle traverse. Dans une allocution adressée le 7 mars à la presse, Isabelle Baur, présidente du directoire s’est exprimée sur la situation et les perspectives d’embellie. Morceaux choisis.

Isabelle Baur, présidente du directoire de Scarabée Biocoop (à gauche) et Nicole Dartois, présidente de son conseil de surveillance le 7 mars au restaurant Pique-Prune de Scarabée Biocoop à Rennes.

« Nous devons continuer ce que nous savons faire et le faire encore mieux en le faisant savoir », martèle Isabelle Baur présidente du directoire de Scarabée Biocoop. Nous sommes à Rennes (35), le 7 mars 2023 dans le restaurant bio Pique-Prune, adossé à l’un des plus gros points de vente de l’enseigne. Isabelle Baur, a convoqué la presse locale pour faire le point sur la situation de ses neuf magasins placés en redressement judiciaire en octobre.

Depuis, quatre magasins ont tiré le rideau et le plan de sauvegarde des emplois s’est soldé par 17 licenciements principalement au sein des équipes supports. « La très grande majorité des employés des magasins fermés ont été replacés dans les autres points de vente », précise Isabelle Baur. En 2022, Scarabée Biocoop a réalisé un chiffre d’affaires de 38,5 millions d’euros contre 42,7 M€ l’année précédente (- 7 %).

Factures en attente de paiement

Le 12 avril prochain, le tribunal de commerce de Rennes doit décider s’il prolonge ou pas sa période d’observation de six mois. Les magistrats ont la possibilité de la reconduire encore deux fois. Pour le moment, donc, les factures des fournisseurs émises après le 26 octobre restent gelées. « Ces dettes ont pesé lourdement chez certains de nos producteurs et nous en avons été très affectés », assure Isabelle Baur rappelant toutefois que la situation n’a généré aucune rupture dans les partenariats existants.

« L’essence de Scarabée a toujours été de favoriser en premier les achats locaux et plus que jamais nous tenons cette politique. En 2021, notre part de local s’élevait à 22 % de nos achats. Elle est montée à plus de 26 % l’année dernière pour un montant de quasiment 7 millions d’euros ». Autre bonne nouvelle, les ventes du parc semblent reprendre des couleurs à la faveur des reports des points de vente fermés. « On n’avait pas anticipé une telle dynamique, c’est une bonne surprise », rapporte Marc Chevalier, membre du directoire.

Vers un regain de l’activité ?

Les deux restaurants de Scarabée, connaissent également une augmentation de la fréquentation avec une activité qui atteint en ce début d’année environ 70 % de ce qu’elle a été en période pré crise. L’enseigne enregistre également un regain d’adhésions qu’Isabelle Baur attribue à l’afflux de nouveaux résidents dans la capitale bretonne. « On a perdu nombre de petits paniers sur les deux dernières années mais on est en train de recruter des consommateurs qui semblent disposer d’un fort pouvoir d’achat si l’on se fie au montant moyen de leurs paniers ».

Au total, le niveau de consommation par client est stable aujourd’hui ou presque par rapport aux deux dernières années. Forte de ces signaux encourageants, la coopérative entend maintenir un haut niveau d’exigence et de professionnalisation en magasins et dans ses restaurants. « C’est l’objet de notre réorganisation qui met l’accent sur le conseil et l’accueil. Nous travaillons également sur une mise en place plus évidente pour nos clients des produits à prix engagé [environ 500 références, ndlr] afin qu’ils soient plus visibles dans nos rayons », conclut Isabelle Baur.