Magasin Scarabée* Biocoop de Saint-Grégoire (35), mardi 5 septembre 14h. Le temps d’échange organisé avec les responsables du point de vente et des membres du directoire de la coopérative vient de se terminer. Ce moment de rencontre est l’un des temps forts organisé par l’enseigne rennaise pour souligner son quarantième anniversaire.
Pendant ce temps, les salariés s’activent en rayon pour finaliser la mise en avant d’une quarantaine de produits (toutes catégories confondues) proposés à prix réduit du 5 au 16 septembre. Une opération promotionnelle destinée, elle aussi, à communiquer autour des 40 bougies de Scarabée.
Une cuvée dédiée à cette période festive
« La décision de fêter l’événement n’a été prise qu’en avril-mai lorsque nos indicateurs ont commencé à montrer des signes positifs d’amélioration », explique Marc Chevalier, en charge des finances et de l’administratif pour la coopérative. Le salarié, entré dans les effectifs en 2007, se réjouit que Scarabée ait fait ce choix en dépit du contexte compliqué dans lequel se trouve la coopérative, placée en redressement judiciaire depuis le 26 octobre 2022. Attention, prévient-il : si les résultats financiers de Scarabée sont prometteurs, « la bataille n’est pas encore gagnée ». La prochaine audition du tribunal de commerce est fixée à la mi-octobre.
En attendant, l’heure est à la fête. Pour enfoncer le clou, Scarabée a développé une cuvée spéciale 40 ans (voir photo ci-dessous) en collaboration avec un vigneron local basé dans la vallée de la Loire. Autres activités prévues : des conférences portant sur la géobiologie et des ateliers sur le thème de la cuisine végétarienne. En parallèle, les deux restaurants Pique-Prune de Cesson-Sévigné et Rennes Cleunay accueillent une exposition qui met en valeur les affiches publicitaires de la coopérative utilisées depuis sa création.
« Je ne savais pas du tout que Scarabée avait 40 ans », s’étonne Albane, 33 ans, une fidèle cliente de Scarabée rencontrée dans les allées du magasin. Comme une évidence, la jeune femme perpétue la tradition familiale, dans la lignée de ses parents qui ont toujours fait leurs courses ici. « J’ai baigné dans les bocaux depuis toute petite », sourit-elle. Au rayon de l’épicerie salée, Claudine, 65 ans, remplit son panier de pots bébé pour sa petite-fille.
Les nouveaux clients moins militants
Convaincue par sa fille étiopathe des bienfaits pour la santé de l’alimentation bio, la jeune retraitée fréquente l’enseigne historique depuis plus de cinq ans. « Ce n’est peut-être pas à la portée de tout le monde mais en mettant la main à la pâte et en cuisinant plus, c’est tout à fait possible d’opter pour une alimentation santé à un prix convenable », explique Claudine.
Cette dernière fait partie de la nouvelle génération de clients de la coopérative, moins portée sur le militantisme que ne l’était l’ancienne. « La clientèle a énormément changé, confirme Vincent Wrobel, responsable poissonnerie du point de vente depuis 17 ans. À l’époque, la consommation bio était un idéal de vie et l’engagement écologique occupait une place importante dans la démarche d’adhésion à la coopérative ». C’est moins le cas aujourd’hui, observe-t-il rappelant que les portes de Scarabée restent évidemment ouvertes à tous les clients. Un appel que ces derniers, de plus en plus nombreux à pousser ou repousser les portes de l’enseigne, semblent avoir entendu.
* Société coopérative d’alimentation rennaise biologique et écologique