Interview
« Notre objectif est d’utiliser les outils du marketing en les adaptant à la spécificité de Biocoop »
Claire Bourdon vient d’être annoncée au poste de directrice marketing de Biocoop. Quelles missions lui a-t-on assignées ? Comment compte-t-elle les mener à bien ? Que penser de l’avenir de l’enseigne dans le contexte actuel ? Claire Bourdon s’est prêtée au jeu de l’interview.
Circuits Bio – Vous venez d’être nommée directrice marketing. Quelle est votre feuille de route ?
Claire Bourdon – Mon objectif est d’inciter davantage de citoyens à faire le choix d’une consommation responsable. D’un point de vue marketing stricto sensu, nos actions vont viser à mieux faire connaître le projet de Biocoop et à accompagner les clients qui souhaitent aller vers un mode de consommation plus responsable. Cela passera par la mise en perspective de la singularité du projet de Biocoop à chaque point de contact entre les citoyens et la marque.
Circuits Bio – Quels sont les outils dont vous disposez pour y parvenir ?
Claire Bourdon – L’idée c’est d’utiliser des leviers plutôt classiques du marketing en les adaptant à la spécificité de Biocoop. Par exemple, nous sommes actuellement sur une campagne TV qui met en lumière notre modèle et nos engagements [voir notre article sur le sujet, ndlr]. L’outil n’a rien de révolutionnaire mais le discours tranche avec ceux qui sont traditionnellement tenus par les acteurs du commerce. Un discours à la fois engagé, en lien avec les valeurs de Biocoop et avec une dimension activiste dans le sens où il s’appuie sur des prises de position de longue date de l’enseigne.
Circuits Bio – Le circuit spécialisé comporte-t-il à vos yeux des spécificités ?
Claire Bourdon – Ce n’est pas vraiment une question de circuit de distribution. C’est plus la notion de modèle coopératif qui fait la différence de Biocoop. En tant que coopérative, Biocoop amène par sa nature propre différentes parties prenantes à travailler en cohérence. C’est une dimension très spécifique que les équipes doivent garder à l’esprit. Le maître mot en marketing, qu’on soit dans l’univers conventionnel ou spécialiste d’ailleurs, c’est d’abord l’orientation client. Chez Biocoop, nos actions doivent en plus tenir compte du rôle essentiel des acteurs que fédèrent Biocoop au sein de la coopérative, les paysans associés notamment.
Circuits Bio – La période est-elle propice au développement d’une consommation plus responsable ?
Claire Bourdon – Je le pense, oui. On voit bien que la crise a provoqué une prise de conscience de la part des Français sur toutes les questions qu’on peut se poser à propos de l’urgence climatique et plus largement de l’urgence écologique. Nos concitoyens sont désormais plus soucieux de faire attention à ce qu’ils consomment pour des raisons liées à leur santé et à l’environnement. Le modèle développé par Biocoop depuis plus de trente ans va dans ce sens et répond à ces préoccupations. C’est ce qu’il nous faut continuer à expliquer et à promouvoir.
Circuits Bio – A quoi pensez-vous plus particulièrement ?
Claire Bourdon – A la proximité des approvisionnements, par exemple, une réalité depuis toujours chez Biocoop qui est même allé plus loin en relocalisant certaines filières qui n’existaient pas ou plus en France. Le choix de bannir de nos magasins tout produit qui serait acheminé dans l’Hexagone par avion est un autre exemple des fondamentaux de l’enseigne qu’il est important de rappeler. Biocoop propose des solutions concrètes pour qui souhaite agir. Nous pensons que ce modèle entre en parfaite résonnance avec ce qui se passe aujourd’hui dans notre société et encore plus dans cette période de crise post-Covid.