Interview – Benoît Soury, directeur du marché bio de Carrefour
Benoît Soury a piloté l’offre de rachat de Bio c’ Bon. Avec l’issue qu’on connaît désormais. Circuits Bio a recueilli ses réactions à la décision du tribunal de commerce de Paris ainsi que ses intentions en matière de développements sur le marché de la bio spécialisée.
Circuits Bio – L’offre de Carrefour l’a emporté. Quels étaient ses atouts ?
Benoît Soury – Le groupe Carrefour a proposé pour la reprise de Bio c’ Bon une offre à la fois mieux disante sur le plan financier et sur le plan social. Le montant de l’acquisition (60 millions d’euros) que nous proposons est celui qui permet d’indemniser au mieux les créanciers de l’entreprise. Sur le volet social, notre offre prévoit la reprise de 100 % des effectifs points de vente, y compris ceux des 13 magasins qui ne sont pas conservés. La très grande majorité de ces collaborateurs resteront dans des sites dédiés au bio.
CB – Comment va s’articuler le reclassement des autres personnels ?
BS – Les collaborateurs qui sont aujourd’hui sur des postes logistiques ou administratifs auront le choix de rejoindre le nouveau siège parisien de So.bio ou l’une des entités Carrefour située, là aussi, en région parisienne. Sur les postes logistiques, 100 % des personnels - hors chauffeurs - continueront à travailler dans un site proche de leur domicile.
CB – Pourquoi avoir investi un tel montant ?
BS – Cette acquisition permettra à Carrefour d’accélérer le développement de sa présence dans la distribution spécialisée bio en centre urbain, un secteur en forte croissance. La spécificité des implantations de Bio c’ Bon nous a offert cette opportunité. A terme, l’ambition est d’étendre le réseau en ciblant les villes de plus de 15 000 habitants.
CB – Quel modèle de développement comptez-vous adopter ?
BS – On va continuer à raisonner sur trois axes. Notre volonté est de construire un réseau de magasins spécialisés par le biais de nouvelles acquisitions mais aussi via le développement de points de vente intégrés ou franchisés So.bio. L’enseigne compte aujourd’hui une trentaine magasins. Plusieurs ouvertures sont prévues en 2021. Pour l’instant, la franchise Bio c’ Bon n’existe pas. On va d’abord mettre le modèle économique en marche puis la franchise viendra.
CB – De nouvelles acquisitions dans les tuyaux ?
BS – Carrefour vient d’en faire deux coup sur coup. On va se laisser le temps de les intégrer de la façon la plus intelligente possible. La remise en état du parc de Bio c’ Bon nécessitera un peu d’organisation et donc du temps. Nous restons néanmoins attentifs à d’autres opportunités d’acquisition.