Biomonde repart de l’avant

15 décembre 2021 - Jean-Charles DU BOISBAUDRY

Le 11 octobre, lors de sa dernière assemblée générale, le groupement coopératif a pris une série de décisions fortes, fruit d’un minutieux travail de consultation de ses adhérents de juin à septembre dernier. Retour sur ces engagements et sur les perspectives d’avenir de la coopérative, avec Raphaël Faucheux, président du groupement depuis mai dernier.

Circuits Bio – Votre dernière assemblée générale s’est tenue en octobre dernier. Que retenez-vous de cet événement ?

Raphaël Faucheux – Nos adhérents ont voté des engagements forts. Ces nouveaux axes de développement ont été travaillés en tenant compte des retours des adhérents qui ont été consultés durant tout l’été à travers nos différents territoires. L’objectif était clair : mettre de la cohérence dans notre action pour avancer ensemble dans la même direction. Le groupement avait besoin d’en passer par là afin de préciser les lignes de force sur lesquelles on souhaite désormais s’appuyer. C’est d’autant plus important que le contexte économique actuel est de plus en plus tendu.

CB – Quels sont plus en détails ces engagements ?

RF – Le premier engagement est celui de la co-identité. Désormais l’ensemble de nos adhérents afficheront à la fois leur nom et celui du groupement Biomonde sur la devanture de leur magasin mais également sur l’ensemble de leurs supports, dont les supports digitaux. Pour les magasins historiques ou certains affiliés, ce n’était pas forcément encore le cas. Aujourd’hui plus de la moitié du réseau affiche déjà cette co-identité. Le groupement nous unit et nous rend plus fort, soyons fiers d’arborer ses couleurs. Ça ne nous empêche pas, bien au contraire, de porter la singularité de notre magasin, chacun dans notre zone de chalandise.

CB – Les adhérents ont aussi pris la décision de mettre en place un tronc d’assortiment commun. Pour quelle raison ?

RF – La mise en place d’un tronc d’assortiment commun (Tac) nous permet d’optimiser les volumes et d’améliorer les engagements auprès des fournisseurs. Nous avons défini cette offre en concertation avec nos adhérents, grâce à nos outils métier et aux données que le réseau génère. L’idée étant d’être cohérent sur un assortiment qui correspond aux besoins des magasins. Dans les faits, cette sélection est déjà largement présente chez nos adhérents. Pour le moment, on s’est concentré sur les grands classiques de l’épicerie sucrée et salée. Les plus grosses rotations mais aussi les marques avec lesquelles on a envie de travailler du fait de leur engagement. On parle aujourd’hui d’un Tac comprenant entre une cinquantaine et une centaine de références selon la taille des magasins. Cette offre est amenée à s’étoffer avec notamment les produits frais qui intégreront le dispositif dans un second temps.

CB – Qu’en est-il du modèle de financement de la coopérative ? 

RF – Le calcul de la cotisation va évoluer vers un paiement en proportion du chiffre d’affaires alors qu’elle était auparavant déterminée forfaitairement. En miroir de ce dispositif, les adhérents peuvent récupérer leur coopération commerciale en fonction de leurs performances à l’achat chez les fournisseurs du groupement. Plus les volumes d’achat sous contrat Biomonde sont élevés, plus l’adhérent sera en mesure de minorer le montant de sa cotisation.

CB – Quels sont vos grands chantiers pour l’année à venir ?

RF – L’un de nos principaux enjeux est de mettre en musique l’ensemble des différents engagements qui ont été pris lors de notre assemblée générale. Ces changements demandent de la pédagogie et la pédagogie demande du temps. Tous les adhérents ainsi que nos structures de gouvernance (conseil d’administration, relais régionaux, responsables de commissions, commissions, permanents, etc.) vont se mettre en mouvement ensemble, au service de la coopérative pour faire en sorte que ces engagements soient digérés, compris et finalement adoptés par toutes et tous.

CB – De quelle manière le groupement entend réagir face au départ de plusieurs de ses adhérents le 1er janvier prochain ?

RF – Il est clair que le groupement 2022 n’aura pas la même physionomie que celui de 2021. Le nombre de magasins va baisser dans un premier temps pour ré-augmenter par la suite. Notre ambition est de continuer à opérer avec un parc renouvelé d’environ 200 magasins dès l’année prochaine. On a donc de gros enjeux sur le recrutement de nouveaux porteurs de projets ou de magasins existants qui se retrouveraient dans notre dynamique et dans les engagements qu’on vient de se fixer. Il est tout aussi essentiel qu’on puisse œuvrer efficacement à accompagner les nouveaux arrivants. C’est pourquoi nos équipes sont aujourd’hui fortement mobilisées sur la mise en place d’un parcours d’intégration le plus pertinent possible.

CB – Biomonde souhaite également développer son offre en produits locaux. Comment comptez-vous vous y prendre ?

RF –
Notre coopérative apporte une solution aux magasins adhérents pour un ensemble de fournisseurs et de marques nationales tout en laissant à chacun la possibilité et la flexibilité de travailler son approvisionnement local et régional. C’est même fortement souhaité et ancré dans notre mode de fonctionnement. Pour aller encore plus loin, nous souhaitons rapidement développer une logique de régionalisation des approvisionnements. Pour ce faire nous sommes en train de travailler à identifier plus précisément l’offre à disposition dans chaque bassin et à étudier les schémas logistiques qui pourraient être mis en place. Nos adhérents vont être force de proposition de cette offre régionale qui s’appuiera notamment sur les grossistes régionaux. C’est important qu’ils s’approprient cette future dynamique en renforçant leurs liens avec les acteurs situés à proximité de leur point de vente car on sait que c’est une demande forte de la part des consommateurs.