Biocoop hausse le ton
Le leader de la bio interpelle les candidats à l’élection présidentielle dans sa nouvelle campagne de communication qui débute aujourd’hui. Sur un ton militant, Biocoop pointe du doigt l’utilisation des pesticides chimiques qui ne cesse de croître.
Pierrick de Ronne, président de Biocoop, a présenté le 3 mars lors d’une conférence de presse une nouvelle « campagne d’interpellation » visant à alerter les candidats à l’élection présidentielle à propos de la hausse de la consommation des pesticides durant la décennie passée. Cette campagne à destination des réseaux sociaux débute ce jour. Elle sera également relayée dans les colonnes du quotidien Le Monde le week-end à venir.
Les pesticides dans le viseur
« Nous voulons que les politiques se positionnent sur ce sujet oublié », explique Pierrick de Ronne déplorant au passage la décision du gouvernement de prolonger l’autorisation du glyphosate ou encore des néonicotinoïdes. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et c’est précisément l’objet de la campagne que de le rappeler. Entre 2008 et 2018, la quantité de pesticides utilisés en France a augmenté de 25 % selon les données du ministère de l’Agriculture.
Pourquoi avoir fait le choix de cet angle d’attaque ? « Car c’est un sujet très important pour les Français qui font très bien le lien entre l’usage des pesticides et leur dangerosité pour la santé, répond Pierrick De Ronne. C’est ce critère qui fait bouger les consommateurs sur leur alimentation ». Le leader de la bio se montre également très critique face au développement des labels alternatifs, le logo HVE en tête, qui diluent les messages et nuisent in fine à l’attractivité de l’Eurofeuille.
« Il nous faut revenir aux fondamentaux de la bio pour faire émerger les sujets qui font la vraie différence entre le label bio et les autres », prône le président, qui n’hésite pas à parler de « fumisterie » quand il est question de ces démarches. Et l’entrepreneur de tacler dans la foulée le circuit conventionnel qui selon lui participe de la même manière à « siphonner » la confiance des consommateurs en proposant des produits certes certifiés mais sur-emballés ou encore importés depuis l’autre bout de la planète. « Le secteur conventionnel a fait du bio un segment de marché comme un autre », regrette-t-il.
Biocoop appelle à « biovoter »
Ces prises de position s’ajoutent à une consultation nationale, baptisée « biovote », lancée en marge du salon international de l’agriculture qui se déroule actuellement à Paris (75). Pendant deux semaines, les citoyens sont appelés à se prononcer en ligne sur les engagements qu'ils jugent prioritaires pour les produits à marque Biocoop.
Cinq axes de travail sont soumis aux votes : l’ultra-transformation des aliments, la suppression des sels nitrités dans la charcuterie, la priorisation de l’origine France, le développement de la consigne pour réemploi et l’affichage du partage de la valeur sur les produits de grande consommation. Autant de sujets qui font déjà partie de la feuille de route du leader pour 2022.