Bio c' Bon placé en redressement judiciaire

8 septembre 2020 - Erwan Le Fur

L’enseigne a annoncé mardi 8 septembre son placement en redressement judiciaire par le tribunal judiciaire de commerce de Paris. Les offres de reprise sont en cours de dépôt jusqu'à mi-septembre. Plusieurs concurrents ont déjà manifesté leur intérêt.

Le Tribunal judiciaire de commerce de Paris vient de décider de placer le Groupe Bio c' Bon en redressement judiciaire, a annoncé l’enseigne dans un communiqué publié mardi 8 septembre. « Cette décision s’inscrit dans le cadre du processus de cession concurrentielle qui a été initié durant l’été. Cette dernière s’est imposée comme la meilleure solution pour permettre aux différents acteurs qui avaient manifesté un intérêt pour notre enseigne de remettre une offre de reprise formelle qui assurera la pérennité et le développement du Groupe ».

Les concurrents sur les rangs

Cinq grands groupes de distribution, Biocoop, Carrefour, La Vie Claire, Casino ainsi que la famille Zouari, ont manifesté leur intérêt, indiquait Circuits Bio le 21 août dernier. « Une fois leur offre déposée, les repreneurs peuvent accéder aux propositions des autres groupes et disposent alors de 48h00 pour éventuellement ajuster le tir, indique une source interne. Le tribunal de commerce rendra ensuite sa décision ». Les offres de reprise ont été déposées dès la fin août, selon nos confrères du Figaro. « Les offres fermes sont attendues pour le 15 septembre ».

Pour expliquer la situation délicate dans laquelle elle se trouve, Bio c’ Bon évoque les mouvements sociaux de la fin d’année dernière qui ont significativement affecté les centres-villes où ses magasins sont majoritairement installés. L’enseigne pointe également l’accroissement de la concurrence de la grande distribution ou encore le départ des citadins durant l’été avec, en particulier, la désertion du centre-ville parisien dès le confinement.

La faute à pas de chance ?

Plus sévère, une source proche du dossier souligne les mauvais choix de l’enseigne en matière d’emplacement avec des ouvertures de magasins à très faible potentiel et le fait que la direction ait pris trop de temps à les fermer. Autre explication avancée : la gestion hyper centralisée de la part des deux dirigeants historiques. « Ils décident de tout. Les quelques membres motivés et compétents du Codir ne disposent d’aucune liberté et ne restent en général pas très longtemps ».

La direction de l’enseigne affiche néanmoins son optimisme compte tenu des multiples marques d’intérêt qui se sont manifestées. « Nous sommes confiants que l’option retenue sera celle qui permettra d'assurer le plus durablement les emplois du Groupe. » précise Thierry Chouraqui, Président de Bio c’ Bon.