Touché mais certainement pas coulé. Interrogé par Circuits Bio, Sylvain Ferry, le directeur général de Biocoop, livre un premier bilan contrasté de l’année passée. « 2021 a été une année très particulière pour le monde en général et pour la bio en particulier », relate-t-il. « Le marché bio en France est en régression en 2021 par rapport à 2020. Chez Biocoop, notre chiffre d’affaires reste stable ».
50 magasins supplémentaires en 2021
C’est la première fois que le leader de la bio marque une pause dans son ascension. Pour rappel, la coopérative avait enregistré en 2020 une croissance exceptionnelle de 16 % par rapport à 2019, pour un chiffre d’affaires de 1,6 milliard d’euros et 700 magasins. Biocoop atterrit donc à un niveau comparable en 2021, avec 50 magasins supplémentaires, soit 750 magasins au niveau national.
« Ce ralentissement est une première pour Biocoop mais aussi et surtout pour le marché bio », commente Sylvain Ferry. La coopérative n’est évidemment pas la seule à connaître ce coup de frein au sein du réseau spécialisé. La situation est similaire en grande distribution. Selon Nielsen, ce circuit qui réalise plus de la moitié du marché bio en France, a également vu les ventes des produits labellisés AB se contracter en 2021 de - 2,4 % ( données NielsenIQ ScanTrack, HMSM+PROXI+ECOM+SDMP, 2021).
Derrière ces résultats, Biocoop pointe une multitude facteurs. Conjoncturels d’une part, avec les confinements et déconfinements à répétition qui ont joué sur l’activité des magasins. D’un point de vue plus structurel, Sylvain Ferry dénonce également le « biobashing » et la concurrence des labels alternatifs aux promesses environnementales ou santé, qui brouillent le message du bio.
Biocoop compte renforcer ses engagements
Face à la contraction du marché, Biocoop n’entend pas se démobiliser. « Nous avons collectivement un énorme boulot pour réexpliquer au consommateur ce que représente la bio et pourquoi on est mieux disant que ces autres labels », affirme Sylvain Ferry. Pour y parvenir, la coopérative va pousser davantage cette année son militantisme sur trois axes majeurs.
La transition écologique de la société en accompagnant par exemple ses clients dans la réduction des déchets ou dans le développement de la consigne pour réemploi en est un. La coopérative s’étant fixé un objectif ambitieux de 50 % de son offre vendue dans un emballage rechargeable ou réutilisable en 2025.
Biocoop veut également renforcer son activité dans l’économie sociale et solidaire, via notamment le commerce équitable et le partage de la valeur créée. Enfin, la coopérative veut promouvoir une bio toujours plus exigeante en supprimant les marqueurs d’ultra-transformation ou en relocalisant les filières de production. Tout un programme.