Reportage
Visite d'un magasin bio Rachelle-Béry au Québec
La vente de produits biologiques ne cesse de croître au Québec. Au sein du réseau de magasins bio spécialisés, qui pèse 29 % du marché, il existe trois principales enseignes. Reportage chez l'une d'elles, Rachelle-Béry, qui existe depuis 40 ans.
Il y a quarante ans, la première épicerie Rachelle-Béry ouvrait ses portes à Montréal, au coin des rues Rachel et Berri. La démarche de proposer des produits biologiques, naturels ou locaux était alors avant-gardiste dans la métropole québécoise. Aujourd'hui, la chaîne compte douze points de vente dans le Grand Montréal et la pandémie n'a freiné ni leur fréquentation, ni leurs volumes de ventes.
En 2005, Rachelle-Béry a été acheté par le géant canadien Sobeys, grossiste alimentaire, qui possède aussi les supermarchés IGA. Depuis, cent « corners » Rachelle-Béry ont été créés dans les points de vente de l’enseigne de grande distribution. Dans ces espaces, on trouve des compléments alimentaires, des huiles essentielles ainsi que des cosmétiques naturels. Cette offre permet à la chaîne de magasins bio, jusque-là urbaine, de toucher une clientèle en région.
L’intégration à Sobeys a permis d’élargir les approvisionnements de Rachelle-Béry, lui a donné accès à des entrepôts où la logistique est automatisée et de plus grandes ressources d'investissements. A partir de là, l’enseigne s'est aussi engagée dans une démarche de certification Ecocert Canada (qui existe depuis 2000 seulement) pour garantir l'origine biologique des produits en rayon qui en portent la mention, ce qui n’était pas le cas auparavant. C’est ainsi que dans le magasin Rachelle-Béry de la rue Saint-Denis, ouvert voilà quatre ans en plein centre-ville, 70 % des produits proposés sont biologiques. Les autres sont locaux, issus de l'agriculture raisonnée ou « naturels », mais non certifiés.
La vente de produits biologiques augmente d’environ 9 % par an depuis dix ans au Canada. Au Québec, la proportion de consommateurs qui mettent au moins 30 % de produits bio dans leur panier est passée de 11 % en 2011 à 32 % en 2022, selon Filière biologique du Québec, un organisme à but non lucratif, chargé de la concertation entre les principaux acteurs du secteur de l’agriculture biologique québécois. Les produits les plus vendus sont les fruits et les légumes frais. 45% des ventes de produits bios sont réalisées en supermarchés généralistes. Pour ces grandes surfaces, le bio représente 3 % du chiffre d'affaires. Les magasins spécialisés constituent le deuxième mode d’approvisionnement en bio des consommateurs (29 % des ventes), puis viennent la vente directe à la ferme ou sur les marchés (13 %) et les restaurants et traiteurs (12 %). On ne trouve des chaines de magasins spécialisés comme Rachelle-Béry qu’en milieu urbain. Outre la grande distribution, les deux principaux concurrents de l'enseigne sont Les Marchés Tau, qui comptent six boutiques (dans la région de Montréal) et Avril, une chaîne indépendante gérée par un couple, déployée sur huit succursales autour de Montréal et à Québec. A noter au sein de ce parc, l’ouverture en 2018 d’un magasin de 4 000 m2, employant 200 personnes. Loin des standards français…
Pour en savoir plus sur le marché des produits bio au Québec, consultez le numéro 13 de Circuits Bio (cliquez ici pour nos abonnés).