Reportage : Rapunzel ouvre ses portes à Circuits Bio
Dans la foulée du salon Biofach qui s’est tenu en février à Nuremberg, la rédaction de Circuits Bio s’est rendue sur le site de Rapunzel, en Bavière pour visiter son nouveau bâtiment, inauguré il y a quelques semaines. L’occasion de faire un point sur le business et les ambitions cette marque historique.
Nous sommes le 16 février à Legau, une bourgade d’un peu plus de 3 000 âmes située dans le sud de l’Allemagne, siège historique de Rapunzel. Fondée en 1974 par Jennifer Vermeulen et Joseph Wilhelm, la société familiale bavaroise emploie aujourd’hui 500 personnes et pèse 220 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 13 % sont réalisés à l’export dans une trentaine de pays.
Leader en Allemagne de l’épicerie sèche bio, la marque comprend une large gamme de près de 600 références. Mueslis, purées de fruits à coque, chocolats, huiles, sauces tomates… Rapunzel fabrique la moitié des produits de son catalogue ici, à Legau, dans sa propre unité de production.
Un nouvel éco-lieu dédié à l’agriculture biologique
Notre visite n’est pas due au hasard : en novembre dernier, la société a inauguré un nouveau bâtiment ultra-moderne cochant toutes les cases de l’éco-conception. L’édifice accueille sur trois étages un musée, une unité de torréfaction de café, un magasin bio, une boulangerie ou encore un restaurant bio (voir pour plus de détails notre reportage en photos ci-dessus). Objectif : mieux faire connaître l’histoire de la marque, ses savoir-faire et in fine sensibiliser les visiteurs, les plus jeunes notamment, à l’agriculture biologique et au commerce équitable.
Malgré son assise et son historique, la société allemande n’échappe pas à la crise. En 2022, son chiffre d’affaires a chuté de 7 % par rapport à l’année précédente. L’Allemagne, l’Italie ou encore la France… aucun des gros débouchés de la marque n’échappe à la tendance. Dans l’Hexagone (environ 5 % du marché de la marque allemande), les ventes ont diminué de 10 % l’année dernière pour atteindre environ 11 millions d’euros. Un résultat qui colle à l’évolution du marché des spécialistes de la bio qui a enregistré en 2022 un recul de 12 %, selon Biotopia Insight.
« Les consommateurs voient leur pouvoir d’achat diminuer et souhaitent aujourd’hui limiter leurs dépenses. Dans un tel contexte, l’alimentation est souvent le premier poste impacté », pointe Roland Hackenberg, directeur des ventes internationales. Sur le marché français plus particulièrement, le directeur souligne par ailleurs, en guise d’explication au recul des ventes, « la préférence affichée par les distributeurs spécialisés pour des produits provenant de l’Hexagone ». Un constat que la période de crise a clairement exacerbé, estime-t-il.
Vers une offre plus complète sur le marché français
En ce début d’année, Rapunzel veut croire à la reprise. Ses résultats depuis janvier témoignent d’ailleurs d’une vraie tendance à la reprise. En France, la marque commercialise environ 120 références exclusivement dans des magasins bio. A terme, son ambition est d’intensifier sa présence dans les rayons des spécialistes tricolores. Pour appuyer ce développement, la société entend être plus présente auprès des consommateurs français.
Comment ? En communiquant sur ses engagements en matière de développement durable, mais aussi sur les filières qu’elle a initiées et développées avec ses partenaires producteurs ou encore sur la qualité de ses matières premières et de ses recettes. Peu encline aux promotions de son côté de la frontière, la société reconnaît qu’il est délicat de passer outre sur le marché hexagonal. « Nous préférons nettement mettre l’accent sur la spécificité de nos produits et sur nos valeurs », insiste Roland Hackenberg. Ça tombe bien : Rapunzel a plein de belles histoires à raconter.