Le vrac résiste encore. Fortement chahuté par la crise sanitaire en 2020 durant laquelle les produits non conditionnés avaient vu leurs ventes chuter pour des raisons d’accessibilité, ce mode de consommation séduit toujours les Français. L’an passé, près de deux millions de consommateurs ont acheté des articles en vrac au moins une fois par mois selon une enquête de NielsenIQ dévoilée à l’occasion du Salon du vrac et du réemploi qui se tient actuellement au Parc Floral de Paris.
Un marché à 850 millions d’euros, porté par les magasins bio
La pénétration, c’est-à-dire la proportion de foyers acheteurs, est de 32 % en décembre 2022. Elle enregistre une légère hausse par rapport à 2021 (31 %), mais reste largement en deçà de ses niveaux de 2020 (37 %) et de 2019 (40 %). Selon NielsenIQ, la crise inflationniste demeure aujourd’hui un frein au recrutement des consommateurs sur le vrac. « La gestion du budget à court terme n’est pas favorable aux réflexions sur la consommation durable à long terme », explique le panéliste.
Côté chiffre d’affaires, le marché du vrac a enregistré un sérieux repli. L’an passé, les ventes se sont élevées à 850 millions d’euros, contre 1,1 milliard un an plus tôt tous circuits confondus. Un recul plus particulièrement marqué dans le circuit conventionnel au point que les magasins bio sont devenus en 2022 les premiers vendeurs de vrac (43 % de part de marché valeur) devant les grandes surfaces (42 %) et les épiceries spécialisées (15 %).
Lutte contre le gaspillage alimentaire et réduction des dépenses
Malgré ces difficultés conjoncturelles, la consommation vrac continue de s’inscrire pleinement dans les préoccupations des Français selon NielsenIQ. La limitation du gaspillage alimentaire est en effet leur deuxième priorité (citée par 60 % des sondés) face à l’inflation, juste après les économies sur les dépenses de gaz et d’électricité (66 %). La réduction des dépenses alimentaires est également privilégiée par un Français sur quatre.
Pour séduire davantage, le vrac doit en particulier s’attaquer à l’accessibilité de son offre, en terme de largeur de gamme comme de prix, mais également aux irritants qui pénalise l’expérience d’achat. Les sondés déplorent en effet une offre incomplète pour leurs achats du quotidien, le manque de praticité, l’absence d’informations sur les produits ou encore le mauvais entretien du rayon.