Près de 10 % de croissance en 2019 pour les distributeurs bretons

25 novembre 2020 - Erwan Le Fur

La plateforme Initiative Bio Bretagne a présenté mardi 24 novembre une étude menée auprès d’une soixantaine de magasins bio installés dans la région bretonne. Principal enseignement : la croissance est toujours au rendez-vous mais elle marque nettement le pas.

Le chiffre d’affaires des spécialistes bretons de la bio continue d’augmenter. La croissance est toutefois loin de ce qu’a connu le secteur par le passé. Une étude portant sur plus d’une soixantaine de magasins spécialisés présentée le 24 novembre par la plateforme Initiative Bio Bretagne (IBB), un réseau d’acteurs bretons investis de la production à la distribution de produits issus de l’agriculture biologique, indique qu’en 2019 près de 80 % des répondants ont enregistré une progression de leur résultat. Cette croissance est en moyenne de 9 %.

Loin des années fastes

« Un résultat similaire à celui de l’enquête portant menée sur l’année 2017 », pointe Fabienne Delaby, chargée de veille chez IBB, mais qui reste très en-deçà de la période précédente. En 2015, 100 % des magasins ont vu leur résultat augmenter de 16 % en moyenne, selon les résultats d’une étude encore antérieure de l’association. « Malgré cette croissance moins marquée, les directeurs de magasins interrogés restent relativement optimistes pour l’avenir. Plus de 86 % estiment ainsi que leur chiffre d’affaire est appelé à augmenter en 2020 ».

Pour mener cette enquête, IBB a sollicité la quasi-totalité du parc breton, soit 164 magasins, pour un taux de retour de 41 %. Le territoire breton compte 75 Biocoop, plus d’une quarantaine de points de vente non affiliés, 20 Accord Bio ou encore 6 La Vie Claire et autant de Comptoirs de la Bio. Après avoir quasiment doublé entre le début des années 2000 et 2011 (159 points de vente), le parc a connu une chute de 2012 à 2016 pour ensuite repartir à la hausse jusqu’au dernier recensement d’IBB. L’association estime aujourd’hui à 169 le nombre de spécialistes dans la région.

La concurrence fait rage

Le marché des produits biologiques en Bretagne s’est élevé en 2019 à un montant compris entre 600 et 700 millions d’euros, selon IBB. Il devrait atteindre entre 680 et 800 millions d’euros cette année. « Dans ce contexte de croissance du marché, peut-on lire dans le compte-rendu de l’étude, les années à venir verront donc sans doute une poursuite du développement de la distribution spécialisée bio qu’elle soit le fait de magasins indépendants ou affiliée à un réseau ».

L’enquête d’IBB s’est également penchée sur les freins au développement des magasins. Comme dans les précédentes études, la concurrence est perçue comme le principal obstacle au développement de l’activité (63 % des réponses), suivie par les contraintes techniques (impossibilité d’agrandissement ou de réorganisation, localisation, absence de stationnement, etc.). La problématique de l’écart des prix entre le réseau spécialisé et le circuit conventionnel arrive en troisième position, citée par près de 36 % des répondants.

Des projets plein la tête

De fait, la distribution conventionnelle reste le principal concurrent d’après 63 % des directeurs de magasins interrogés. A noter que pour 30 % d’entre eux, la concurrence se joue aussi avec les autres points de vente spécialisés situés dans la même zone de chalandise. Fait notable : les circuits alternatifs de distribution (marchés, Amap, ventes en ligne, etc.), pourtant prisés des consommateurs au chapeau rond, sont en revanche très peu cités.

Dernier enseignement de cette enquête : en dépit d’un contexte concurrentiel très tendu et d’une situation sanitaire pour le moins incertaine, plus de 60 % des répondants indiquent avoir des projets pour les mois à venir. Parmi les développements envisagés : l’extension du point de vente, la création de nouveaux magasins, la mise en place ou le renforcement du drive, l’embauche de salariés ou encore la création de rayons spécialisés. Le signe d’un dynamisme qui, lui, ne faiblit pas.