Magasins bio : plus de 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020
Biotopia estime que le chiffre d’affaires des magasins spécialisés devrait atteindre 4,1 milliards d’euros cette année, en croissance de + 6 % par rapport à 2019. Bonnes nouvelles pour le réseau : le panier moyen progresse et l’évasion des acheteurs vers la GMS se stabilise.
C’est l’heure du bilan. D’après Biotopia, le chiffre d’affaires du réseau spécialisé devrait cette année dépasser la barre des 4,1 milliards d’euros en France, soit une hausse de 6 % par rapport à 2019 (3,8 milliards d’euros). Sur un circuit dont la dynamique tend à ralentir ces dernières années, « cette croissance reste relativement importante », affirme Loïc Danel, nouveau directeur du pôle études et data chez Biotopia, sur la base des tickets de caisse d’un panel de 3 000 consommateurs de produits labellisés AB, tous circuits confondus.
Le confinement booste le panier moyen
Le panier moyen dans les magasins bio a gagné 6 € pour s’établir à 42 €, « ce qui est plus important que le panier moyen bio en grande distribution », commente Loïc Danel. La fréquence d’achat est restée stable quant à elle avec 27 actes par an. Les comportements de consommation demeurent néanmoins encore très divers en magasin bio. Selon l’expert, 60 % des tickets de caisse sont compris entre 10 € et 50 €. Les courses supérieures à 50 € représentent un quart des tickets contre 16 % pour les achats inférieurs à 10 €.
La crise sanitaire et les restrictions de déplacement qui en ont découlé ne sont pas étrangères à ces performances. Le réseau spécialisé a tiré les marrons du feu grâce à son modèle de magasins de proximité et l’appétence des consommateurs vis-à-vis d’une offre jugée qualitative. D’après Biotopia, les sommes dépensées par acte ont fortement augmenté lors du premier confinement. La taille du panier moyen est ainsi montée de 35 à plus de 60 €. « Ce qui est intéressant, c’est de voir qu’après le confinement, le panier moyen a franchi un palier et est resté à plus de 40 € par acte », observe Loïc Danel.
Réseau bio et GMS complémentaires ?
L’expert tire d’autres enseignements sur le marché. « Sur un panel de « bio-addicts », représentatif des consommateurs se rendant en magasin bio, on observe une stabilisation des achats entre les différents circuits », affirme Loïc Danel. Après avoir longtemps perdu du terrain au profit de la grande distribution, le poids du réseau spécialisé dans les achats des « bio-addicts » se maintient autour de 68 % en 2019 et en 2020. Et ce, même sur des catégories comme la crèmerie et l’épicerie salée où l’évasion était la plus forte ces dernières années.
Pour Loïc Danel, ces deux circuits sont aujourd’hui davantage « complémentaires que concurrentiels ». Exemple avec les fruits et légumes, rayon particulièrement bien achalandé en réseau spécialisé. Cette catégorie détient 24 % de part de marché en magasins bio, là où elle ne pèse que 11 % en GMS. À l’inverse, la crèmerie se limite à 11 % des achats en magasins bio, contre 21 % en grande distribution.
La différenciation par le vrac
Selon Biotopia, c’est l’offre zéro déchet qui constituera le juge de paix entre les deux circuits dans les années à venir. Le vrac est en effet plébiscité par les consommateurs des réseaux spécialisés qui sont 86 % à en consommer plusieurs fois par an, dont 34 % de façon hebdomadaire. Le circuit spécialisé dispose en la matière d’une belle longueur d’avance. Pour les « bio-addicts », c’est en effet la catégorie, avec celle des fruits et légumes, qui suscite le plus d’insatisfaction en GMS en raison d’un d’offre jugée nettement insuffisante.