Epicerie
Les ventes du vrac en recul de 17 % pendant la crise
Selon une enquête de Réseau Vrac, le chiffre d’affaires du rayon en magasins bio a reculé de 17 % pendant la crise sanitaire, et ce malgré les mesures d’hygiène strictes mises en place dans les points de vente. Alors que la France commence à se déconfiner, l’association interprofessionnelle rappelle que le vrac ne présente pas plus de risque que les produits pré-emballés.
Les Français ont clairement boudé le vrac durant la crise sanitaire. D’après une enquête menée du 16 mars au 10 avril par Réseau Vrac auprès de ses adhérents et du Synadis, le chiffre d’affaires global du rayon vrac en magasins bio a chuté de 17 % par rapport à l’an passé. Dans le détail, 95 % des points de vente du réseau spécialisé bio ont connu une baisse des ventes. La claque s’avère moins forte dans les commerces spécialisés dans le vrac, où les ventes sont restées stables, malgré de fortes disparités d’un point de vente à l’autre.
Une question de prudence
Pour les distributeurs, les raisons de ce désamour relèvent principalement de la prudence. « Les consommateurs semblent en effet nettement moins appétant sur des catégories qui nécessitent une manipulation », confiait Allon Zeitoun, directeur général de Naturalia, interrogé par Circuits Bio en avril. Même son de cloche du côté des Comptoirs de la Bio : « L’appréhension des consommateurs à manipuler les produits explique sans doute ce recul », constate Christophe Choquet, directeur de la communication de l’enseigne.
Mise à disposition de gel hydro alcoolique, utilisation de contenants fournis par le magasin ou encore port obligatoire de gants… Les magasins, épaulés par Réseau Vrac, ont pourtant été très actifs dans la mise en place de mesures visant à rassurer les consommateurs. Selon l’association interprofessionnelle du vrac, 7 % des enseignes spécialisées ont même adopté un service de vente assistée par le personnel du magasin.
Un mode d’alimentation d’avenir
Dans ce contexte difficile, la filière souhaite rappeler aux professionnels et aux consommateurs que le vrac ne présente pas plus de risque que le pré-emballé. « En effet, les surfaces inertes, comme les emballages sont autant de supports sur lesquels le coronavirus peut être véhiculé et demeurer infectieux un certain temps », affirme Maryse Noel, hygiéniste de Réseau Vrac qui a accompagné les opérateurs durant la crise.
Avec le début du déconfinement, Réseau Vrac espère retrouver l’engouement des Français pour ce mode de consommation sans emballage. En 2019, le marché a réalisé un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros selon Nielsen. Un consommateur sur quatre a acheté des produits en vrac l’an passé. « La filière a été très mobilisée dès le début, consciente qu'il ne fallait pas renoncer à donner accès à une consommation responsable, même en temps de crise, explique Célia Rennesson, directrice et fondatrice de Réseau Vrac. Il faut continuer à lui faire confiance tant que la crise dure et il sera indispensable de maintenir ce choix de consommation durable et éthique à l'avenir ».