Le vin bio garde la cote

27 janvier 2021 - Léa Lesurf

A l’occasion de son salon annuel, maintenu dans une version digitale du 25 au 27 janvier 2021, Millésime Bio a présenté les derniers chiffres du marché des vins biologiques en France et dans le monde en partenariat avec l’Agence Bio et I’Ad’Occ. Voici les huit infos à retenir d’un secteur qui ne connaît pas la crise.

Près d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires
Le marché des vins bio est estimé à 979 millions d’euros en 2019, selon les dernières données de l’Agence Bio. Il pèse presque quatre fois plus qu’en 2010 où il avait généré 252 M€, selon Sarah Le Douarin, chargée de mission sur l’observatoire et la conjoncture au sein de l’agence. Le label AB représente 11,6 % des ventes de vins en France, tandis que le vin pèse pour 9 % des ventes de produits bio.

10 % des ventes en réseaux spécialisés
Selon l’Agence Bio, la vente directe demeure le premier canal de distribution des vins bio en France avec 448 M€ de chiffre d’affaires réalisés sur ce circuit. Les magasins bio représentent quant à eux le plus petit débouché (103 M€). Avec 217 M€, la grande distribution a pris la seconde position, devant les cavistes (212 M€). Surtout, hypers et supers affichent les ventes les plus dynamiques sur ce marché.  

Une dynamique forte en GMS en 2020
Les ventes de vins biologiques en grande distribution confirment leur belle dynamique en 2020 d’après le panéliste IRI. Sur les douze mois arrêtés à mi-juin 2020, le marché a progressé de 7,9 % en volume et 9,9 % en valeur par rapport à la même période l’année précédente. Les AOP françaises représentent 70 % des ventes en valeur, dont 31 % pour les appellations bordelaises et 26 % pour celles de la vallée du Rhône.

14 % du vignoble français converti
L’engouement pour la viticulture biologique est également fort dans les vignobles tricolores. L’Agence Bio estime qu’en 2019, le nombre d’exploitations viticoles labellisées a bondi de 20 % par rapport à 2018 (8 039 exploitations). Les surfaces conduites en bio ont quant à elles progressé de 23 %. En incluant celles en conversion, elles représentent désormais 112 057 hectares, soit 14,1 % du vignoble national.

76 % du vignoble bio en Occitanie, Paca et Nouvelle-Aquitaine
Ces trois régions méridionales représentent à elles seules les trois quarts des surfaces cultivées en bio en France. La Gironde est le premier département en termes de surfaces (bio et conversion) avec 13 909 ha, suivi par l’Hérault (12 256 ha), le Gard (11 952 ha), le Vaucluse (10 965 ha) et l’Aude (8 742 ha). Les appellations d’origine protégées (AOP) représentent 73 % de la production.

72 % des vins bio vendus en France issus de quatre vignobles
Quatre vignobles se partagent près des trois quarts des vins bio commercialisés dans l’Hexagone selon l’Agence Bio. Il s’agit sans surprise du Languedoc-Roussillon, qui au-delà de ses AOP, se démarque avec des volumes importants de vins bio sous IGP (indication géographique protégée), du Rhône, de Bordeaux et de la Provence.

Des projections mondiales au beau fixe
Dans un contexte global plutôt morose sur le marché des vins tranquilles dans le monde, la consommation de vins bio elle, augmente selon l’Ad’Occ. « La consommation de vins bio passerait de 1,5 % en 2013 à 3,5 % du marché mondial en 2023 », affirme Catherine Machabert, responsable unité prospection opérationnelle de l’agence de développement économique de la région Occitanie. Ces chiffres restent à prendre avec précaution, car ils s’appuient sur des études de prévisions menées par l’IWSR et réalisées en 2019, avant la crise sanitaire. Néanmoins, ils demeurent révélateurs d’une certaine dynamique d’après Catherine Machabert, qui constate par ailleurs « un effet crise qui induit un intérêt plus important pour les produits bio ».

La France, bientôt premier pays consommateur de vins bio devant l’Allemagne
L’Europe domine le marché des vins bio. Avec 612 millions d’hectolitres achetés à l’horizon 2022, elle représenterait plus des trois quarts de la consommation mondiale d’ici deux ans, grâce à une constante augmentation. Selon les études, la France, qui affiche une très forte progression, pourrait prendre le titre de premier pays consommateur de vins bio dès 2021, à la place de l’Allemagne.

Léa Lesurf