S’il est un rayon où le label bio a moins à craindre de la concurrence des autres labels, c’est bien le vin. C’est en tout cas ce que nous enseigne la dernière étude réalisée en septembre 2022 sur le rapport des consommateurs français et européens aux labels bio et durables* dans le vin, dévoilée fin novembre par l’interprofession SudVinBio.
D’après cette étude, 96 % de nos compatriotes reconnaissent les labels bio. Parmi eux, 93 % savent ce qu’ils signifient. En France, le label bio français, siglé AB, bénéficie toujours d’une meilleure notoriété (95 % des sondés le reconnaissent), que l’Eurofeuille (82 %), le label bio européen, obligatoire depuis le 1er juillet 2010.
Le label HVE pas clair pour un quart des Français
Mis à part les labels bio, force est de constater que les consommateurs de vin connaissent très peu les autres logos qui se multiplient sur les flacons ces dernières années. C’est le cas notamment du label HVE (Haute Valeur Environnementale) mis en place par le gouvernement dès 2011 et massivement utilisé dans la filière vin, puisque trois quarts des fermes certifiées HVE en France en 2022 sont des exploitations viticoles. Ainsi, malgré sa forte présence sur les bouteilles tricolores, moins de quatre Français sur 10 le reconnaissent. Pire, seuls 27 % des sondés affirment en connaître les contours.
La situation est similaire dans les autres pays européens testés (Allemagne, Belgique et Angleterre), où les labels bio bénéficient d’une notoriété significativement plus importante par rapport aux autres labels. Autre enseignement de cette enquête : les citoyens français et allemands sont mieux informés qu’en Belgique et en Angleterre, où un consommateur sur deux seulement connaît la signification des labels bio.
Un prix supérieur à l’achat justifié
« Le bio est aujourd’hui le label de référence pour les consommateurs de vin. C’est le plus connu et c’est celui qui leur inspire le plus confiance dès lors qu’on les questionne sur ce que les labels évoquent pour eux », affirme Nicolas Richarme, président de Sudvinbio. En effet, le label bio est associé pour 69 % des répondants des quatre pays à la protection de l’environnement et pour 53 % à la préservation de la santé. De fait, 61 % des sondés estiment qu’il est justifié de payer plus cher pour un vin labellisé bio.
A noter que d’autres démarches, davantage associées à la qualité des vins, se distinguent. C’est le cas du logo « sans sulfites ajoutés » qui parvient à un taux de notoriété de 55 %. Grâce à son nom très didactique, 47 % des Français affirment également savoir ce qu’il signifie. La marque privée Vin Méthode Nature, qui certifie les vins auparavant appelés natures ou naturels, se démarque également malgré son jeune âge. Reconnue par l’INAO depuis mars 2020 seulement, elle est tout de même reconnue par près d’un quart des consommateurs français de vin (23 %).
* L’étude a évalué cinq catégories de labels : agriculture bio (AB, eurofeuille, Nature&Progrès, Bioland, Naturland, Ecovin, Soil association organic standard, etc.), agriculture raisonnée (HVE, Terra Vitis), RSE (Vignerons engagés, B Corp, etc.), biodynamie (Demeter, Biodyvin) et autres démarches (sans sulfites ajoutés, vegan, Vin Méthode Nature, etc.)