La Bretagne, championne du vrac

9 décembre 2021 - Léa Lesurf

Le nord-ouest de la France s’avère être le territoire le plus dynamique de la filière vrac en termes de nombre d’acheteurs et de fournisseurs ou encore de densité de magasins par habitant. C’est l’un des enseignements d’une étude sur le développement de cet usage en région, commandée par Réseau Vrac à Nielsen et publiée début décembre.

La Bretagne est réputée pour être le berceau agro-alimentaire de la France. Elle est également la région la plus dynamique de la filière vrac ! D’après les résultats de l’étude Nielsen commandé par l’association Réseau Vrac, le nord-ouest de l’Hexagone se montre particulièrement proactif dans la consommation zéro-déchet.

La Bretagne et la Normandie très consommatrices de vrac

Pour rappel, au niveau national, 37 % des Français achètent du vrac. Avec un indice 126, la Bretagne et la Normandie sont de loin les régions les plus consommatrices de produits non emballés, suivi de la Provence et du Languedoc (indice 110). Les mauvais élèves se trouvent dans le nord-est et le centre. Seulement 27 % des habitants de Champagne et d’Alsace consomment du vrac (indice 74), soit 10 points de moins qu’au niveau national.

Les consommateurs réguliers (ceux qui consomment vrac au moins une fois par semaine) habitent également en Bretagne et en Normandie, mais aussi en Charentes et en Touraine, « ce qui montrent une certaine dynamique venant de l’ouest de la France », explique Célia Rennesson, directrice de Réseau Vrac.

Concernant les motivations d’achats, l’association a repéré des disparités régionales. En Île-de-France, les consommateurs de vrac recherchent en premier lieu la juste quantité. A l’inverse, les Bourguignons, les Auvergnats, les Tourangeaux et les Charentais achètent en vrac principalement pour réduire leurs déchets. Le constat est identique concernant les catégories de produits les plus consommées qui affichent elles aussi une grande disparité selon les territoires. « On retrouve certaines typicités, en fonction des habitudes culinaires régionales », pointe ainsi Célia Rennesson.

Une forte densité de magasins dans le Grand Ouest

Réseau Vrac s’est également intéressé à l’amont de la filière. Sur les 586 fournisseurs de produits vrac et équipementiers recensés par l’association, près de la moitié se trouvent dans trois régions : en Auvergne-Rhône-Alpes (19 %), en Ile-de-France (14 %) mais aussi, en Bretagne (11 %).

Concernant les magasins, 60 % des 920 épiceries vrac du territoire se situent dans des villes de moins de 20 000 habitants. « Les épiceries vrac vont au plus proche des citoyens français, là où il y a eu une désertification du commerce », soutient Célia Rennesson. Ces commerces sont majoritairement présents dans le Grand Ouest. La Bretagne, la Normandie et les Pays de la Loire présentent la plus forte densité de points de vente par rapport au nombre d’habitants. C’est toutefois l’Auvergne-Rhône-Alpes qui compte, en valeur absolue, le plus d’épiceries vrac, avec 125 points de vente.

 

Un chiffre d’affaires de 1,4 milliard d’euros

C’est l’estimation du chiffre d’affaires des produits vrac en 2021 selon l’association Réseau Vrac. Habitués aux croissances de l’ordre de 40 % jusqu’en 2019, le marché connaît un sérieux ralentissement depuis la crise sanitaire en 2020 mais également en 2021. « On estime toujours pouvoir dépasser les trois milliards d’euros à l’horizon 2025 car le contexte est favorable. Nous avons une base de consommateurs stables, l’offre de produits s’accroît, le parc de magasins s’équipe de plus en plus et enfin, le cadre législatif qui vient encourager le développement du vrac », affirme Célia Rennesson. Optimiste, la directrice de Réseau Vrac se montre toutefois vigilante pour la suite. « La crise sanitaire commence à détourner les comportements des consommateurs qui étaient en transition ».