Hygiène en vrac : le secteur manque de maturité selon la Direction de la répression des fraudes

15 février 2023 - Erwan Le Fur

Le ministère de l’Economie a publié en décembre dernier les résultats d’une enquête menée en 2021 auprès de points de vente proposant des produits d’hygiène en vrac. La Direction générale de la concurrence, la consommation et la répression des fraudes (DGCCRF) en conclut que le secteur est encore insuffisamment mature en matière de respect de la règlementation et d’information des consommateurs.

Le ministère de l’Economie a publié en décembre dernier les résultats d’une enquête menée en 2021 par la Direction générale de la concurrence, la consommation et la répression des fraudes (DGCCRF) auprès de 132 points de vente (spécialistes de la bio et du vrac, épiceries indépendantes et grande distribution) proposant des produits d’hygiène vendus en vrac. Au total, les inspecteurs ont mené 157 visites qui ont donné lieu à 458 actions de contrôle. Résultat : près de la moitié (43 %) des établissements visités se sont vus signifier une ou plusieurs anomalies. Dans son communiqué, la répression des fraudes conclut que « les pratiques du secteur de la distribution des cosmétiques en vrac sont encore très hétérogènes. Bien que quelques bonnes pratiques aient été observées (comme par exemple, le report du numéro de lot sur les étiquettes remises au consommateur), celles-ci demeurent minoritaires et le secteur est encore insuffisamment mature en matière de respect de la règlementation et d’information des consommateurs ».

De nombreux leviers d’amélioration

Parmi les anomalies relevées, les auteurs de cette enquête pointent le manque de sensibilisation des professionnels vis-à-vis des risques microbiologiques accrus liés à ce dispositif de distribution, notamment en ce qui a trait aux produits liquides. C’est ainsi que parmi les 20 prélèvements analysés dans les laboratoires de la répression des fraudes, six présentaient une qualité microbiologique non conforme, dont un estimé dangereux en raison de la présence d’un pathogène (non précisé). Un pathogène déjà à l’origine d’une alerte au niveau européen en 2019. Les opérateurs tarderaient par ailleurs à bien identifier les obligations en lien avec la dispensation en vrac qui leur incombent. La nécessité de les formaliser de façon contractuelle est, de la même manière trop peu respectée. Autres manquements mis en évidence : la formation des personnels en magasin est parfois incomplète tout comme peut l’être l’information destinée aux consommateurs. Face à ces résultats, la DGCCRF annonce qu’elle continuera de procéder à des contrôles.