Commerce équitable : des ventes en hausse de 11 % en 2021

Les produits issus du commerce équitable viennent de franchir la barre des deux milliards d’euros de chiffre d’affaires, suivant une croissance à deux chiffres par rapport à 2020. Commerce Equitable France se félicite de la performance et de la pertinence de ce modèle face aux crises sanitaires, climatiques et géopolitiques. 

Le commerce équitable ne connaît pas la crise. Selon les derniers chiffres compilés par l’association Commerce Equitable France et dévoilés jeudi 5 mai, le marché des produits labellisés Max Havelaar, Biopartenaire, Agri-éthique, Fair For Life et consorts a franchi la barre des 2, 041 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021, suite à une progression de 11 % en 2021.

36 % de références en plus en un an

A l’heure où les marchés conventionnels et bio font grise mine, la performance mérite d’être soulignée. Cette croissance est tirée par plusieurs phénomènes selon Julie Stoll, déléguée générale de Commerce Equitable France « : il y a d’une part, de plus en plus d’entreprises qui s’engagent dans le commerce équitable, et d’autre part, pour les entreprises qui le sont déjà, elles basculent de plus en plus leurs produits sur l’équitable ». Pour preuve, le nombre de références certifiées a progressé de 36 % en 2021, pour dépasser la barre des 10 000 références.

Dans le détail, les deux tiers des ventes (1,2 milliard d’euros) sont réalisées par les filières internationales et historiques du commerce équitable, telles que le café, les fruits frais ou le cacao. Le tiers restant (707 millions d’euros) concerne les filières françaises, dont le poids s’est considérablement développé depuis 2014 et l’adoption de la loi sur l’économie sociale et solidaire qui a posé le cadre légal du commerce équitable, quelle que soit l’origine des produits.

9 produits équitables sur 10 sont bio

Autre point d’attention : 88 % des références possèdent la double labellisation équitable et bio. « La transformation des systèmes agricoles, vers le bio ou vers d’autres pratiques agroécologiques, nécessite de la lisibilité dans la durée et des prix rémunérateurs. Ce sont les bases du commerce équitable et c’est ce qui explique cette convergence des labels au niveau de la production et de la commercialisation », ajoute Julie Stoll. Une convergence renforcée par la loi Climat et Résilience de 2021, qui a ajouté un volet environnemental à la définition légale du commerce équitable.

Commerce équitable France tient ainsi à rappeler la pertinence de ce modèle dans le contexte actuel de crise climatique et de flambée des prix liée à la guerre en Ukraine. Au-delà des primes versées aux producteurs permettant d’investir dans l’agroécologie, et donc de décarboner l’agriculture comme le suggère le dernier rapport du GIEC, le prix payé au producteur, basé sur les coûts de production, est déconnecté des marchés financiers. Lesquels sont responsables de la spéculation et de l’hyper volatilité des prix des matières premières agricoles.

« Dans la filière blé par exemple, on estime que plus d’un tiers des transactions sur les marchés sont réalisés par des acteurs financiers pour produire de l’argent », affirme Julie Stoll. Et de conclure : « le commerce équitable est aujourd’hui plus que jamais indispensable. Il montre une voie intéressante pour s’atteler à ces défis majeurs que sont la faim dans le monde, le réchauffement climatique et le pouvoir d’achat ».